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0277 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 277 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000294
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KING LU YI SIANG (N0 473)   263

à s'en servir toujours pour faire la charité aux hommes. La vieille matrone devint malade et n'avait déjà plus que

le souffle; son âme l'emmena et entra dans les enfers ; elle y aperçut des chars de feu, des brasiers de charbon

ardent, des chaudières où l'eau bouillonnait; il y avait là

des montagnes de couteaux et des forêts d'épées qui produisaient des variétés infinies de souffrances; à ce

spectacle, la vieille matrone demanda ce que c'était que

cela ; un sbire des enfers lui répondit : « Ce sont ici les enfers; à l'est de la ville de la Résidence royale

(Râjagrha), il y a une vieille matrone avare et rapace qui doit entrer ici. » La vieille matrone se reconnut et, toute effrayée, se sentit pénétrée de tristesse.

Elle marcha un peu plus avant et rencontra une rési-

dence princière faite avec les sept joyaux ; des musiciennes s'y trouvaient par centaines et par milliers, et on y voyait

toutes sortes d'objets précieux ; elle demanda ce que

c'était que cela ; on lui répondit : « C'est un palais de devî ; à l'est de la ville de la Résidence royale (Râjagrha), il .y

a une vieille matrone avide et rapace dont la servante s'applique au bien avec énergie ; quand cette servante sera morte, elle renaîtra ici. »

Cependant, la vieille matrone, ayant repris soudain ses sens., se souvint des choses qu'elle venait de voir ; elle

dit donc à sa servante : « Vous devez naître en qualité de

devî; mais vous êtes ma servante; comment pourriez-vous être seule à recevoir de tels avantages; il faut que vous les partagiez avec moi. » La servante lui répondit : « Si

cela pouvait se faire, je m'empresserais de vous obéir; mais je crains que le mal et le bien ne soient conformes aux actes et qu'on ne puisse donc les partager avec d'autres. » La matrone alors cessa d'être avare et rapace et accomplit un grand nombre d'actions méritoires.