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Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 |
SÛTRAS I)1vERS (No 499)
l'eau ; aussitôt il fut pris d'une dysenterie qui le fit aller à la selle comme si ç'eût été de l'eau courante ; il tomba à terre et se coucha ; chaque fois qu'il se leva, il eut aussitôt un vertige et retomba ; il devint incapable de remuer.
Ki-yu (Jîvaka) lui dit : « Le roi a pris ma médecine, et par conséquent, sa maladie guérira certainement ; mais maintenant la force du remède n'a pas encore agi et ce qui reste du venin en lui n'est pas encore entièrement détruit ; si j'allais maintenant vers lui, il me manquerait pas de me tuer. Vous ignoriez cela et aviez formé le désir de vous emparer de moi pour vous acquitter du devoir qui vous avait été imposé ; c'est pourquoi je vous ai rendu malade. Mais cette maladie est sans gravité : gardez-vous de remuer et dans trois jours vous serez rétabli ; mais si vous vous levez pour me poursuivre, votre mort est absolument certaine. » Il monta alors sur l'éléphant et partit. Au premier hameau qu'il traversa, il dit à un chef de cinq hommes : «Il y a là-bas un messager du roi qui vient soudain de tomber malade ; allez promptement le prendre et ramenez-le chez vous ; soignez-le bien ; faites-lui une couche moelleuse; donnez-lui de la bouillie et prenez bien garde qu'il ne meure; s'il venait à mourir, le roi détruirait votre. royaume. » Ayant ainsi parlé, il partit et s'en retourna dans son pays. Le chef de cinq hommes se conforma aux ordres qui lui avaient été donnés ; il alla chercher Corbeau, le recueillit et le soigna ; au bout de trois jours, le poison ayant été entièrement éliminé par en bas, Corbeau revint voir le roi et, se prosternant la tête contre la terre devant lui, il dit: « En vérité, je suis un sot et- un insensé ; j'ai contrevenu aux recommandations de Votre Majesté et j'ai ajouté foi aux paroles de K i-yu (Jîvaka) ; j'ai bu et mangé ce qu'il avait laissé d'eau et de fruits ; j'ai été ainsi atteint et j'ai eu la dysenterie pendant trois jours ; et ce n'est que maintenant que je vais mieux. Je sais que je mérite la.
mort. »
III.
3.53
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