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0014 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 14 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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VI   MISSION SCIEN'T'IFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

réglée et trop craintive de l'originalité, insouciance du péril, générosité chevaleresque, mépris le plus parfait de l'argent que j'aie jamais observé chez aucun homme.

La carrière maritime lui sembla être la plus propre à satisfaire les instincts de sa nature. Admissible A l'École navale, mais non classé, il navigua plusieurs années au commerce. Lors de l'expédition du Mexique, il fut reçu dans la marine militaire comme aspirant volontaire, puis comme enseigne. Il prit part en cette dernière qualité it la guerre de 1870, mais son rôle se borna A transporter des troupes d'Algérie en France et réciproquement. Dans son passage sur la flotte de l'État ses rêves de gloire ne s'étaient pas réalisés, il n'était pas probable qu'une nouvelle guerre vînt bientôt fournir un aliment A ses espérances, la monotonie du service en temps de paix et la rigidité de la discipline lui pesaient. Il rentra donc dans la marine marchande, où du moins l'on navigue davantage. Capitaine au long cours, il visita A peu près toutes les côtes et tous les ports du monde. Cela pourtant ne suffisait A contenter ni son goût de l'action, ni sa curiosité. Les rivages (les mers étaient comme des paravents brillants et pittoresques qui lui cachaient l'intérieur des continents, vers lequel il se sentait de jour en jour plus attiré. Il commentait AA trouver que son métier manquait de variété et il songeait à chercher une autre voie lorsqu'il apprit que le roi d'Annam demandait des officiers pour commander les canonnières que la France lui avait cédées par le traité de 1874. Dutreuil de Rhins offrit ses services qui furent agréés par le Ministère de la Marine. Il devint ainsi, en 1876, capitaine du Scorpion, un des cinq navires A vapeur (le la jeune flotte annamite. C'était un mauvais bateau que son canon trop lourd faisait plonger d'une manière inquiétante. Il était monté par un équipage de paysans qui n'avaient jamais vu la mer, placés sous les ordres d'un mandarin de terre ferme. Dès les premiers jours il y eut conflit d'autorité entre celui-ci et l'officier français qui ne pouvait rien faire sans le concours de son collègue annamite.