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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0015 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 15 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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PRÉFACE.   VII

Heureusement, lorsqu'on gagnait le large, le mandarin, malade, gardait la chambre ; mais les matelots improvisés, non moins incommodés, se dérobaient l'un après l'autre ů leur besogne et., pour peu que la mer fût mauvaise, les timoniers eux-mômes abandonnaient la barre. Quand le bateau revenait au mouillage, les Annamites apparaissaient de nouveau ; le mandarin vidait les bouteilles du bord, les matelots démontaient les cuivres en cachette et se les appropriaient. D'autre part, les ministres, que de pareils procédés n'étaient point faits pour surprendre, ne fournissaient ni vivres, ni rien de ce qui était nécessaire ů l'entretien du navire. L'équipage mécontent n'obéissait que sous la menace du béton, rien ne tenait plus sur le bateau, les supports d'embarcation, la passerelle, se balançaient au roulis, les poulies tombaient sur le pont, les fonds pourrissaient, le mécanicien n'osait plus allumer les feux de peur que la machine n'éclatàt. Dutreuil de Rhins, de concert avec ses quatre collôgues, qui n'étaient pas mieux partagés, adressa au gouvernement annamite d'énergiques réclamations. Les ministres en reconnurent le bien-fondé, et, en conséquence, firent distribuer aux cinq officiers, à l'effet d'acheter toutes les fournitures et d'exécuter toutes les réparations qu'ils estimeraient utiles, la somme de trente francs. De nouvelles protestations des officiers furent mal accueillies, on leur fit entendre qu'on n'avait pas besoin des Français et de leurs inventions. Bientôt deux des canonniéres se perdirent. Dutreuil de Rhins, certain que la sienne subirait bientôt le même sort, las du mauvais vouloir insurmontable des mandarins, donna sa démission et ses collègues l'imitcrent (1877). Ainsi finit la marine (le S. M. Tu-Duc. Lisez la relation, malheureusement écourtée par suite de considérations commerciales, que Dutreuil de Rhins a écrite de sa mission en Annam, et, comme les petites choses plus simples aident merveilleusement à comprendre les grandes, vous aurez l'intelligence très nette et trôs concrète des raisons pour lesquelles en Chine aucune armée et aucune flotte sérieuses n'ont pu