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0034 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 34 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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6:   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE:

(eige tombait, la mer était sombre, la Corne d'or était enfouie sous la brumé comme sous une chape de plomb ; il fallut réserver son enthou-

siasme pour une autre occasion.   '

Grâce aux bons offices de M. de Montebello, l'ambassadeur de Russie, M. de Nélidof, eut l'obligeance de nous donner pour les autorités de la Transcaucasie une lettre de recommandation qui nous fut utile. Le 4' mars, nous nous embarquâmes sur un paquebot russe qui nous parut moins remarquable par son confort et sa propreté que par l'amabilité de son capitaine, et, le 8, nous arrivâmes à Batoum. Nous y fîmes connaissance avec la douane russe et ses fonctionnaires, dont on nous avait fait une peinture terrible. Ils furent d'une sévérité souriante et semblèrent n'élever quelques difficultés que pour nous faire le plaisir de les aplanir. Batoum, qui, avant la conquête russe, n'était qu'un village insignifiant, malgré l'excellence et l'étendue de sa rade, est déjà une ville de 30,000 habitants, laide, à la vérité, avec ses maisons basses et pauvrement bâties, qui donnent l'idée d'une installation ,hâtive et provisoire comme celles des cités du Far West ; mais le cadre est splendide. Du boulevard qui longe le rivage, on voit d'un côté la mer bleue et au bout la longue et majestueuse muraille toute blanche du Caucase ; de l'autre côté, on découvre une grande plaine enveloppée d'un cirque de montagnes. boisées. Le littoral plat, marécageux, couvert de roseaux et de mais, parsemé de misérables chaumières perchées sur pilotis est très malsain. Certains jours, il y a 80 0/0 d'humidité dans l'air, de sorte que l'on a la figure et les mains mouillées sans qu'il pleuve. Du marais on passe brusquement, sans transition, à la montagne ; à la surface rase du pays bas succèdent les collines escarpées et les vallées profondes, aux champs de maïs les forêts ombreuses et les gazons diaprés de fleurs printanières, aux mares stagnantes et boueuses les clairs ruisseaux qui dévalent au fond des gorges, et le fracas des cascades au flanc des rochers.

A partir de Batoum, le chemin . de fer traverse de vástes plaines, des champs de maïs, des bois dont une fraîche brise d'est ployait les cimes ; puis le pays devient plus accidenté, très vert et gracieux comme

‘«