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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0036 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 36 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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8   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

rendre plus d'un service pour l'expédition de notre correspondance et de nos collections. Il se plaignait, comme beaucoup de nos agents in l'étranger, du peu d'activité que les Français montrent en des régions où ils pourraient l'exercer avec profit.

Notre pays est représenté là-bas principalement par des coiffeurs et des modistes, personnes dont l'utilité n'est pas contestable et dont nous devons estimer l'esprit d'initiative, mais qui ne suffisent peut-étre pas à étendre notre influence autant qu'il serait désirable. Tandis que l'élément français décline de jour en jour et dépérit, l'élément allemand s'implante, croît et multiplie rapidement. Il y aurait cependant des entreprises tenter pour nos compatriotes, par exemple la fabrication des vins que les vignerons du pays préparent mal. Les vins du Caucase sont naturellement généreux, et ne demanderaient qu'ai s'améliorer, å perdre leur âpreté native, à rivaliser môme • avec certains crus de Bourgogne s'ils y étaient aidés par des mains expertes.

De Tiflis it Bakou on met dix-huit heures pour franchir un peu plus de cinq cents kilomètres. Pourquoi les trains vont-ils si lentement sur une ligne tracée au cordeau en terrain plat ? Pourquoi s'arrôtent-ils si souvent et si longtemps quand ils n'ont presque jamais de voyageurs h prendre ni h laisser ? Nous étions partis à minuit et aux premières lueurs du jour, nous n'apercevions plus de montagnes, excepté la grande chaîne du Caucase dont les cimes blanches s'estompaient de plus en plus indécises dans le nord. De toutes parts se déroulait une steppe immense, terne, monotone, couverte par places de marécages et d'efflorescences salines, et çà et là vaguaient de grandes troupes de moutons, des l)ceufs et quelques chevaux. Dés la première heure de l'aprés-midi, le pays prend de plus en plus un aspect désertique analogue à celui de la Transcaspie, avec ses sables et ses collines

couleur chamois. On passe la tranchée de Ilàdji Kaboul qui fait penser

au canal de Suez, puis on voit â l'horizon la ligne bleu foncé de la Caspienne qui se détache en vigueur entre le sable jaune et le ciel pâle, enfin apparaissent les puits, les fontaines jaillissantes, les énormes réservoirs de fer, les usines enfumées de la noire région du pétrole.

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