国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
DE PARIS A KROTAN. 9
Gr ace au pétrole, Bakou a pris en quelques années une extension considérable. Elle compte aujourd'hui 112,000 habitants (mars 1891). La population indigène a été recouverte par le flot de l'immigration européenne. Ces indigènes, Persans, Turcs ou Arméniens, chrétiens ou musulmans, ont l'air débonnaire, semblent ne se sóucier que de leurs petites affaires et s'accommoder très bien du régime nouveau. Un descendant des anciens khans est devenu interprète au service de l'administration russe et « cicerone » au service des touristes qui désirent visiter le vieux palais de ses ancêtres. Il nous en fit les honneurs avec la simplicité d'un philosophe et nous raconta, à propos de je ne sais plus quelle oubliette, une histoire fort romantique, dont ma mémoire n'a pas conservé les détails.
Au point de vue industriel, la première place n'appartient pas aux Russes, mais aux étrangers, parmi lesquels on remarque surtout des Suédois et des Allemands. Quant aux Français, ils se distinguent par leur rareté. Nous avions été reçus très cordialement par le vice-consul de France, M. Humbert, que nous avions d'autant plus de plaisir å voir que c'était le dernier agent de notre gouvernement que nous devions rencontrer avant Pékin. Depuis Batoum jusqu'A Bakou, les autorités russes n'avaient cessé de se montrer fort obligeantes à notre endroit, de sorte que nous n'avions pas éprouvé la moindre difficulté. A Bakou, nous eûmes A nous louer tout particulièrement de l'accueil et du précieux concours de M. Despote Zénovitch, maire de la ville, qui, sans que nous l'en ayions sollicité, obtint pour nous de la Compagnie de navigation Caucase et Mercure le transport gratuit a travers la mer Caspienne.
Le 23 mars, nous quittàmes Bakou à midi et le lendemain matin à neuf heures nous débarquames à Ouzoun Ada, station terminus du chemin de fer transcaspien: C'est une petite île réunie par une digue å la péninsule de Dardja. Il y a quelques misérables maisons de bois au milieu des sables jaunes sur lesquels le soleil répand déjà une chaleur brûlante et une lumière d'une atroce crudité. On ne voit pas un brin de verdure et l'on ne trouve pas une goutte d'eau douce. Les habitants,
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