National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0040 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 40 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

42   • MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

pourra se transformer en un chemin de fer qui consolidera l'influence russe dans le nord de la Perse où elle est déjà sans rivale, de même que l'influence anglaise est sans rivale dans le sud. ''oasis de Tedjent, dont je viens de parler, est le point d'aboutissement de la route de Hérat, par S.arakhs. Ií serait facile ,de relier par là le chemin de fer russe au chemin de fer anglais, qui. est dés maintenant aux portes de Kandahar. Les Russes caressent ayec complaisance ce projet et s'efforcent de démontrer aux Anglais l'avantage qu'ils auraient• à, se procurer à peu de frais une voie terrestre faisant commùniquer rapidement la métropole et la colonie. Mais les Anglais, songent que si ce chemin de fer les aidait à défendre la,ville de Hérat, il aiderait aussi les Russes *à la prendre; que la nouvelle route serait en grande partie entre les mains de leurs adversaires, que l'intolérance douanière de ceux-ci la rendrait inutile au point de vue commercial, qu'il vaudrait beaucoup mieux pour les intérêts britanniques construire un chemin de fer par le Baloutchistan, le sud de la Perse, Baghdad et le golfe d'Alexandrette.

Merv, qui fait remonter son origine ů Alexandre le Grand et porta l'orgueilleux surnom de « Souveraine du monde », n'est plus qu'un monceau de ruines ensevelies dans les sables, prés desquelles les Turkmènes nomades oit planté leurs tentes et bâti leurs remparts de boue. Les Russes ont commencé à fonder une ville neuve, ils ont tracé quelques rues au cordeau, édifié quelques centaines de maisons ; et cette cité naissante, terne et désolée, semble presque aussi morte que le désert qui l'entoure. Cependant l'homme travaille activement à rendre la vie et la fertilité å ces terres aujourd'hui arides. Il y suffit (l'un peu d'eau. On vient de rétablir. la digue de « Soultàn bend » sur le Mourghâb à environ quatorze lieues au sud de Baïram Ali, emplacement de l'ancienne Merv. Cette digue, détruite au siècle dernier par les Boukhariotes en même temps que la ville, divisait la rivière en plusieurs canaux qui fournissaient d'eau Mervet ses environs. L'irrigation de cette contrée, assurée de nouveau, restituera quarante mille hectares de terre å l'agriculture.

Lorsque nous passàmes à Baïrâm'Ali, il était nuit et la lune était

           

n'