国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0041 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 41 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

DE PARIS A KHOTAN.   13

dans son plein. Sa lumière pâle dormait, immobile, sur la surface pâle du désert et sur les pâles débris d'argile de la cité morte. On ne

saurait imaginer la sérénité absolue, la mélancolie d'autre monde de ce paysage immense et uni comme une mer, mais comme une mer sans bruits, sans mouvements, sans reflets.

Le 26 mars, â midi, après quarante et une heures de voyage, nous arrivâmes sans incident â l'oasis de Tchardjoui. Une brise s'était levée, enveloppant tout clans un brouillard de poussière jaunâtre qui décolorait le ciel et les arbres. Nous eûmes le plaisir de rencontrer le prince Khilkof, alors directeur de la construction du chemin de fer, aujourd'hui ministre des travaux publics. Le long séjour qu'il avait fait en Amérique avait laissé une trace visible dans sa manière d'être. Son veston sombre faisait une tache piquante parmi les uniformes chamarrés qui l'entouraient, de même que son allure vive, ses mouvements rapides et précis contrastaient curieusement avec le flegme nonchalant ordinaire aux Russes. Le directeur de l'exploitation, colonel Andréief, se trouvait avec lui. Il était en tournée d'inspection; il fit attacher à son train spécial la voiture de l'émir de Boukhâra et la mit gracieusement à notre disposition. L'Amou Dâria 1 traversé sur un pont de bois branlant et la station de Farab passée, nous fûmes surpris par un grand vent du sud-ouest qui balaya la mer de dunes, souleva des nuages de sable et obscurcit l'atmosphère. On n'y voyait pas â trenté pas, le sable extrêmement fin pénétrait partout à travers les parois des voitures, ů travers les vêtements, â l'intérieur des malles les mieux closes. La voie en fut bientőt couverte et obstruée. On envoya One équipe d'ouvriers pour la déblayer, de sorte qu'on mit huit heures et demie pour franchir les soixante verstes qui séparent Tchardjoui de l'oasis de Kara Koul.

1. Ce mot devant revenir fréquemment dans ce récit, je rappelle au lecteur que c'est un mot persan qui signifie « riviére ». C'est le même mot qu'en italien « Doria » et en français « Doire ». Ex.: la Doria Baltea, la Doire Ripuaire. Seulement les Turcs, å la suite des Persans, n'appliquent ce mot qu'aux cours d'eau de premier ordre.