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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0045 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 45 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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DE PARIS A .KHOTAN.   17

cet air bonasse et inoffensif que les Asiatiques, même les moins doux et les plus enclins à la tyrannie, prennent avec la plus grande facilité lorsqu'ils ne sont pas les plus forts ; au reste le calembour irrévérencieux qu'on se plaît à faire sur son nom (ichak en turc signifie âne) prouvela médiocre opinion que l'on a de son intelligence..

  • Expédiant directement à Marghélân nos gros bagages, chargés sur trois charrettes, qui devaient faire en quinze jours ce voyage de plus de 600 kilomètres, ,nous nous rendîmes nous-mêmes en voiture de poste à Tachkent où nous appelait le réglement de nos affaires. Le tarantass est, comme l'on sait, un véhicule qui secoue rudement le voyageur qui s'y confie, mais le transporte rapidement, s'il a une bonne podorojnaïci, quoique la route soit assez mauvaise et se réduise le plus souvent à une simple piste. Nous franchîmes en trente-six heures les 306 kilomètres qui séparent Tachkent de Samarkand, à travers la vallée du Zerafchân, les steppes herbeuses parcourues par de grands troupeaux de boeufs et de moutons, les portes dé Tamerlan, long défilé large de cent mètres entre des rochers hauts de deux cents pieds, la steppe encore, le Syr Dâria aux eaux jaunâtres et rapides qu'on passe en bac, le village de Tchinâz et la plaine cultiyee et boisée de Tachkent, limitée au nord par des montagnes neigeuses. Tout le long de cette.route, les chameaux chargés défilent par centaines.

La ville russe de Tachkent, qui compte déjà 40,000 habitants et s'accroît sans cesse, est construite sur le même plan que celle de Samarkand ; seulement les arbres y sont moins nombreux et moins beaux. En revanche, il y a beaucoup plus de mouvement ét de vie et l'on y trouve de grands magasins assez bien fournis de marchandises européennes de toutes sortes. Les prix, il est vrai, sont fort élevés, mais peut-être doit-on s'étonner qu'ils ne le soient pas davantage, vu les conditions économiques, les moyens de transport défectueux, les droits (le douane exorbitants. La ville indigéne, trois fois plus considérable que celle de Samarkand, mais dépourvue de monuments intéressants, est, selon l'usage constant en Asie centrale, assez éloignée de la ville russe. Cette mesure de prudence se comprend åisément, encore que les

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