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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0055 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 55 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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DE PARIS A KHOTAN.   27

tour palefrenier et cuisinier, il fut toujours égal à lui-même. Un défaut, plus ou moins commun à tous ces hommes, Turcs ou Russes, c'était le manque de-cette gaieté qui se rit des difficultés et des souffrances, de ce ressort moral qui fait rebondir l'homme d'autant plus haut que la

chute a été plus lourde.   .

Le 23 mai à 10 heures du matin, nous étions en selle et nous commençâmes cette longue chevauchée qui ne devait prendre fin qu'au bord du Pacifique. Jusqu'à la première étape la promenade est charmante par les collines gazonnées, ornées (l'arbres divers; presque à chaque tournant du chemin la vue change, tantôt renfermée dans un frais et gracieux vallon, tantôt découvrant par une échappée les cimes neigeuses de l'Alay, tantôt s'étendant sur la plaine d'Andidji n, d'abord verdoyante et sillonnée de rivières comme de rubans moirés, puis se perdant au loin dans des teintes indécises jusqu'au pied des hauteurs vaguement dessinées. Madi passé, les cultures disparaissent, peu à peu les montagnes s'élèvent, leurs pentes plus raides se dépouillent d'arbres, les vallées s'approfondissent, les eaux précipitent leur course ; après le poste militaire de Goultcha l'herbe se fait rare, les rochers sont plus fréquents, la route est plus difficile et la neige se montre sur les sommets. Près du fort abandonné de Soufi-Kourghân, au confluent du torrent du Térek avec la rivière du Taldyk, nous rencontrâmes le chef des Kyrghyz, qui avait dressé une tente pour nous et tenait le dîner prêt. Il nous avertit qu'il était impossible de franchir le col Térek davân à cause des neiges, que les courriers eux-mêmes qui font deux fois par mois le service de la poste entre Och et Kâchgar,* étaient obligés de prendre la passe du Taldyk, seule praticable en ce moment, quoiqu'elle allongeât la route de deux journées. Nous remontâmes donc le Taldyk sou vers le sud et allâmes camper au pied du col, à Ak Bdssogha. Ce blanc seuil de l'Alay méritait son nom, car la neige qui était tombée en abondance couvrait tout, le flanc des montagnes et le fond de la vallée, d'une blancheur uniforme. Le 29 mai, nous gravîmes le Taldyk davân en tâtonnant dans la neige qui s'était accumulée en masses épaisses sur les pentes du col et sur la haute vallée qui le sépare du