国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0056 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 56 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

28   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

Katin art. Au moindre écart, les chevaux enfonçaient jusqu'au poitrail, quelquefois davantage, et de temps à autre des rafales de vent d'ouest nous envoyaient au visage des paquets de poussière blanche et glacée. L'après-midi nous arrivâmes au fortin ruiné de Sary tâch, dans la vallée de l'Alay, large, plate, couverte d'herbe, barrée au sud par les magnifiques montagnes du Pamir. Celles-ci, bien que moins élevées au-dessus du Sary tâch que le Mont-Blanc au-dessus de Chamonix, offrent un aspect plus imposant, car leur chaîne se développe à perte de vue (le l'est à l'ouest et se dresse brusquement, toute blanche au-dessus (le la steppe rase, esplanade digne de cette façade gigantesque. Par le col Taoun mouroun on passe dans le bassin du Kyzyl sou kachgarien, et après avoir franchi quelques mauvais endroits où le chemin est une corniche étroite au flanc des rochers, on rejoint la route du Térek à Irkechtam sur la frontière même. A Irkechtam s'élève un petit fort de briques solitaire, perché sur la haute berge d'un torrent, le Malibatar, comme sur le bord d'un entonnoir. Il est gardé par trente-six Cosaques et un officier. Nous y prîmes un peu de repos le lendemain, le`' juin, passant encore une journée sur le territoire russe où, pendant trois mois, nous n'avions cessé de rencontrer l'accueil le plus aimable et le plus utile concours. Dans la dernière et la plus fatigante partie de notre voyage les chefs kyrghyz, sur les ordres des autorités russes, avaient eu soin de nous guider, de préparer des tentes à toutes les étapes jusqu'à Ale Bossogha, de nous apporter les moutons nécessaires à notre nourriture.

La frontière passée, nous rencontrâmes un vieux bi (chef kyrghyz) sujet de la Chine qui nous invita à venir voir son campement, situé dans un vallon un peu à l'écart de la route. 11 fit étendre des feutres sur le gazon, tous les Kyrghyz majeurs de l'aoul s'assirent autour de nous, (les laitages variés, du thé et des galettes beurrées circulèrent et l'on devisa fort longtemps des choses du jour, car ces nomades perdus dans leurs montagnes sont avides de nouvelles, curieux de savoir ce qui se fait autour d'eux, et le voyageur qui passe est pour eux comme une gazette ambulante, d'autant plus précieuse qu'elle paraît moins sou-