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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0065 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 65 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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DE PARIS A KI-IOTAN.   37

sont les plus grandes qui soient en usage en Asie, cardans cette plaine de Kachgarie la route est aussi large que l'on veut.

Les deux premièresjournées, nous marchAmes presque continuellement en oasis jusqu'à Yangi Hissâr. Le troisième jour, partis avant l'aube, nous ne découvrions, dans l'ombre transparente de la nuit étoilée, qu'une vague étendue, plane, vide et sans bornes; soudain un petit frisson courut dans l'air; une pâleur s'épandit sur la face du désert, et dans le ciel d'occident la masse colossale du Père des glaciers' rayonna, rosée et dorée par le soleil levant. C'est un spectacle presque aussi rare que magnifique, car on peut compter les jours où l'atmosphère est assez pure pour le laisser voir.

Le désert kachgarien revêt trois aspects différents : tantôt le sol est absolument plat, dur, couvert de gravier, tantôt c'est une mer de dunes au sable mouvant, tantôt c'est une multitude de petits mamelons de terre blanchàtre qui font ressembler la plaine à un vaste cimetière ; sur ces mamelons, comme sur les dunes, croissent quelquefois des bouquets de tamaris rougeâtres et rabougris dont on ne peut dire qu'ils égayent la vue. Avant le jour la marche n'est point pénible, l'air est frais, le cheval fringant et l'on va vivement; mais, après le lever du soleil, la chaleur, reverbérée par le miroir de sable, devient accablante, le cheval baisse la tête, et son pas s'alourdit, le cavalier a les yeux et la bouche pleins de sablé, la peau brûlée, la gorge sèche, les membres raidis, et une grande lassitude le prend devant cette route qui s'allonge désespérément. Cependant quelque chose de vert paraît au loin dans une brume de poussière, bêtes et gens se raniment un peu, puis des cavaliers viennent nous souhaiter la bienvenue et bientôt nous trouvons le repos â la fraîcheur des peupliers et des saules, au bord d'un bassin rempli d'eau, et, fumant dans de grands plats de cuivre, le dîner apprêté par les soins du bek ou du mingbâchi. J'ai plaisir il me rappeler l'excellent accueil que nous avons partout rencontré au cours de ce voyage, l'empressement de la part des autorités il nous venir en

1. Mouztâgh Atâ ou Tagharma.