National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0068 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 68 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

40   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

cette solitude, une foule de ces volatiles qui roucoulent bruyamment et font chatoyer au soleil les couleurs infiniment nuancées de leur

plumage. Ils vivent de la charité pieuse des passants, qui leur donnent des grains d'orge, en l'honneur du saint martyr qui périt pour la foi et fut enseveli en ce lieu, Imam Chakyr.

A dix kilomètres de lâ, on entre dans l'oasis de Khotan par le petit bourg à moitié démoli de Zaoua, enfermé dans les ruines de vieilles murailles. Il faut encore une courte journée par une route ombragée pour atteindre Khotan. Ce fut le 7 juillet que nous pénétrâmes pour la première fois dans cette ville, oit nous devions revenir â plusieurs reprises. Nous avions employé quatorze jours, dont treize de marche effective, pour parcourir les 485 kilomètres qui séparent Khotan de Kâchgar. C'était précisément le temps qu'il nous avait fallu pour franchir la distance à peu prés égale entre Och et Kochgar, soit 473 kilomètres par notre route. De prime-abord, il paraît singulier que, marchant toujours aussi vite que possible, une caravane mette le même temps pour franchir les mêmes distances en montagne et en plaine. Mais, sur la route d'Och à Kochgar, s'il y a, surtout du côté russe, quelques passages assez difficiles et pénibles, on y rencontre aussi, surtout du côté chinois, des plateaux, des terrains en pente faible oit la vitesse peut étre augmentée, tandis qu'entre Kâchgar et Khotan la plus.grande partie de la route (huit jours sur treize) traverse un désert où la marche est ralentie par le sable dans lequel les chevaux enfoncent et par la chaleur qui accable. Pour le voyageur ordinaire et isolé, cette dernière route est infiniment plus commode, car la sécurité y est presque aussi complète qu'en France, ce qui n'est point le cas dans les montagnes des Kyrghyz, et l'on trouve à chaque étape, excepté à Tchoulak, le vivre et le couvert pour un prix modique dans des conditions meilleures qu'en beaucoup d'autres parties de l'Asie. Les sérails, en particulier, sont assez généralement propres et bien tenus, supérieurs à la plupart des auberges chinoises. Tout le long de la route s'élèvent des pyramides tronquées et crénelées, hautes de cinq ou six mètres, que l'on désigne sous le nom chinois de p'ao t'ai (support