国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0085 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 85 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

EXPLORATION DE 1891.   57

avec moi et deux hommes pour reconnaître le chemin. Tenant nos chevaux en laisse, nous suivîmes le sentier large comme les deux mains, suspendu au-dessus du précipice. A certains endroits, le sol meuble et glissant, un rocher qui surplombait rendaient le passage particuliérement difficile et dangereux. Redescendus au fond de la gorge plus resserrée que jamais et obstruée de puissants quartiers de roches, les hommes et les chevaux se faufilaient et se perdaient entre ces débris de montagne comme des barques disparaissent entre les lames d'un océan démonté. Le soir, nous campâmes, par 4,235 mètres, à Soubâchi, au point de rencontre de trois gorges, clans une vallée plate, stérile et couverte de galets où soufflait un vent d'une âpreté extraordinaire. Parvenus au fond d'un ravin aride, aux roches rouges, qui, lorsqu'il a de l'eau, constitue la source la plus éloignée du Kouràb, nous gravîmes le col, qui marque la ligne de faîte de l'Altyn tàgh, le Kyzyl davàn, dépourvu de •neige malgré son altitude de 5,150 mètres. Au sommet, il y a un de ces tas de pierres, que les Tibétains nomment « rdo-boum » et les Mongols « obo » et au moyen (lesquels ils indiquent le haut des passes. Le Kyzyl davàn, racontent les gens de Polour, était autrefois plus fréquenté qu'aujourd'hui, non pas seulement par des particuliers, mais encore par des princes â la tête de leurs troupes. Les deux premiers conquérants qui l'aient franchi sont le fameux Roustem et le non moins célébre Iskander Zoulkarné'in (Alexandre le Grand). Depuis, un souverain du Tibet', c'est-â-dire du La-dag, Hatam Padichhh, prit le mémo chemin pour envahir les états du souverain de Kàchgar. Il était suivi d'une armée de 300,000 hommes et d'un nombre incalculable de chariots. En passant chaque soldat jeta une pierre à l'endroit le plus élevé du col et ainsi se forma la pyramide qu'on voit encore debout en partie. Cette légende, absurde clans ses détails, a un fondement vrai. Il y a eu plus d'une guerre à diverses époques entre le La-dag et le Turkestan et il n'est pas invraisemblable qu'un prince du La-dag ait fait passer quelques centaines

1. En turc le nom de Tibet est réservé exclusivement au La-dag.

8