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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0092 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 92 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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64   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

sions depuis peu de temps et nous éprouvions une mutuelle défiance; c'est pourquoi les choses n'ont pas été aussi bien qu'on eût pu le souhaiter. Depuis, le sous-préfet de Kéria a été destitué et nous avons pensé que vous étiez peut-être pour quelque chose dans cette destitution ; en outre, nous avons appris à vous mieux apprécier, vous avez toujours agi à notre égard comme de véritables amis, aussi avons-nous fait tout notre possible pous vous seconder. Voilà comment vous n'avez rien perdu cette fois-ci, ce dont je suis très heureux. »

Le 30 septembre, nous nous engageâmes dans une région complètement inconnue des indigènes eux-mêmes. Le premier jour, nous continuâmes à descendre le cours du Kéria dAria, qui coule dans un canon profond de cinquante métres, en marchant sur un plateau aride qui s'étend sur la rive droite jusqu'au pied des montagnes neigeuses. Nous vîmes encore quelques chevaux sauvages, mais ils n'approchaient pas à la portée du fusil. Laissant la rivière tourner au nord, nous allâmes camper au pied d'un petit col, où nous fûmes obligés de nous contenter de neige pour faire notre thé. Le lendemain matin, une surprise désagréable nous attendait à notre réveil. Presque tous nos chevaux avaient disparu. Ces animaux, qui pendant le jour se trairaient péniblement et à regret, s'étaient, la nuit, senti assez de coeur pour courir après leurs congénères sauvages, tandis que notre factionnaire rêvait au clair de la lune qu'il montait la garde. On sella les chevaux qui restaient pour aller à la recherche des fugitifs. On retrouva facilement leurs traces, mais ils avaient fait du chemin et ce ne fut pas sans peine qu'on put les atteindre. Enfin à quatre heures du soir, tous avaient rallié le campement.

De ce lieu, nous suivîmes le pied des glaciers de l'Oustoun tâgh, par une région encombrée de moraines de pierres, coupée de ravins, ondulée de côtes aux pentes faibles, creusée de dépressions dont le fond, le plus souvent desséché, était quelquefois occupé par un étang gelé. Tout cela était stérile, terne, silencieux comme la mort, d'une désolation infinie, et les immobiles géants de glace qui dominaient cette -désolation la faisaint paraître plus horrible encore. Nous eûmes quelques