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0105 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 105 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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F.XPLOßATION DE 1891.   73

vestiges de végétation disparaissent et les dunes de sable commencent, s'allongeant autour de nous comme des lignes fortifiées. Enfin, l'on arrive à l'oasis de Nia (20 octobre). En toute autre circonstance, les champs rasés et vides après la moisson faite, les feuillages raréfiés et jaunissants, les feuilles mortes roulant dans la poussière des chemins nous eussent donné une impression de tristesse. Mais alors la lumière adoucie et les tons variés de l'automne reposaient nos yeux fatigués, la tiédeur de la température, le mouvement et la vie du bazar, les voix et les cris des hommes ranimaient et réchauffaient les voyageurs qui sortaient du froid et de la solitude.

Le village (le Nia se compose d'une seule rue, longue de moins de deux cents mètres, couverte de nattes, bordée de quelques maisons particulières avec, en avant, de petites boutiques oit le bazar se tient une fois la semaine. En temps ordinaire, il y a calme plat ; les petits commerçants et industriels ii poste fixe sont rares et font peu d'affaires. On trouve un boulanger, un restaurateur qui vend des petits pîrtés, un tailleur sans étoffes et un maréchal ferrant sans fers. La banque est représentée par un Chinois, préteur A la petite semaine, qui avance volontiers it 20 0/0 it quiconque lui fournit de bons gages ; le commerce extérieur est entre les mains de quatre ou cinq Andidjanais qui viennent acheter l'or recueilli dans les mines voisines de Sorghak. Presque toute la population de l'oasis, qui compte 3,000 habitants environ, vit dans (les fermes disséminées au milieu des champs.

Dés notre arrivée, nous filmes accablés de prévenances, d'amabilités, de cadeaux, de diners et de collations, grîtce la concurrence active qui s'était établie entre l'ancien bek et le nouveau. Le premier menait campagne contre le second et essayait de provoquer sa destitution pour se faire nommer A sa place. L'un et l'autre employaient tous les moyens, y compris les moyens honnêtes, pour se recruter des partisans et s'assurer des appuis. Ils savaient que nous allions à Kéria, que nous avions l'oreille du sous-préfet, qu'un mot de nous pèserait d'un certain poids dans la balance et ils s'efforçaient de nous gagner. Le nouveau bel: nous fit connaître qu'il était universellement, je ne

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