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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0110 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 110 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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78   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

l''âme, il était parti, â pied cette fois.et la besace au dos, pour lé mazâr d'Imâm Djáfar oh il s'était fixé en attendant les événements.

La médressé est située â 'la lisière dé la forêt; au delà, lé Gobi déroule-ses grandes dunes jaunâtres. Sur l'une d'entre elles s'élèvent une petite mosquée et une humble coupole de terre disparaissant sous des•queues de cheval. C'est le tombeau de l'imâm,* semblable â une bouée perdue dans l'océan des sables. Cet imam n'est autre que le cinquième descendant et successeur du khalife Ali, Djafar le Véridique que nous savons, d'autre part, être mort et avoir été enseveli å Médine au vin' siècle. La légende turque raconte qu'il tenta de conquérir å l'Islam les pays de Kâchgar et de Khotan. Après une lutte • meurtrière avec le prince de Khotan, il s'avança témérairement jusqu'aux lieux où se trouve actuellement son tombeau avec une troupe insignifiante. Enveloppé par une nombreuse armée d'infidèles, il eût été infailliblement massacré, si Dieu, pour le protéger, n'eût suscité une violente tempête pendant la nuit. Des tourbillons de sable furent soulevés, s'abattirent sur l'imâm et sa troupe et les ensevelirent. Le jour vérin, les chefs des infidèles ne voyant plus leurs ennemis, crurent qu'ils s'étaient échappés, se querellèrent en se rejetant la faute l'un sur l'autre. Une bataille s'ensuivit qui se termina par l'extermination complète des deux partis. Un nouvel ouragan de sable, qui dura deux jours, effaça tout vestige de la catastrophe. Cependant près de mille ans après, il y a moins de deux siècles, un musulman de Chine, å qui les vieux livres étaient familiers, découvrit l'endroit où l'imâm avait péri, y planta une queue de cheval et fit connaître la chose. Des curieux vinrent, ,des miracles se firent et pèlerins d'affluer. On construisit une coupole, une mosquée, puis une médressé, on nomma des cheikhs et l'on constitué pour eux dés biens de mainmorte.

Le vieux cheikh Tokhtasoun, en nous contant cette histoire, se réliandit éloquemment sur l'impénétrabilité des desseins de la divine Providence qui, polir sauver .un saint, n'avait trouvé d'antre moyen que de l'ensevelir 'dans les sables, qui, après avoir, durant mille ans; tenu le monde dans l'ignorance, lui avait tout â .cóup .révélé' par le

sot