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0116 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 116 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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84   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

tiendrions compte de la pureté de ses intentions et de la difficulté d es temps et que nous voudrions bien daigner prononcer un mot en sa faveur à Kéria. L'impudence du drôle était admirable. Lorsque nous filmes h Kéria nous nous gardâmes de parler ni en bien ni en mal ni de l'un ni de l'autre concurrent. L'ancien bel( continua sa campagne, fit destituer son successeur; mais il resta lui-même sur le terrain et ce fut un troisième larron qui fut nommé.

Nous étions sortis (le l'oasis et les sabots des chevaux s'enfonçaient de nouveau dans le sable jaune ou blanchâtre. « Parfois, écrit Dutreuil de Rhins, le sable blanchâtre est amoncelé en petits tertres et la plaine ressemble à un immense cimetière. Ici, le sable jaune, plus léger, moins consistant, forme de petites dunes déjà plus difficiles h franchir. (les collines qu'on s'efforce de tourner ; là-bas on croirait voir les plus grandes pyramides d'Egypte ; puis ce sont de hautes collines, presque des montagnes de sable que les vents généraux de l'ouest et de l'est ont élevées perpendiculairement à la route et que continuent à modeler les brises alternatives de jour et de nuit ; car, en cette saison, j'ai remarqué que pendant le jour la brise venait souvent du nord, et, pendant le nuit, des montagnes. » Les plaines pierreuses, au sol ferme et aride, appelées kd4yr (le takyr des Turkmènes) sont rares sur cette route on les dunes sont beaucoup plus hautes, s'étendent sur des espaces beaucoup plus vastes que sur la route de Kâchgar à Khotan. Comme elle n'est pas fréquentée par les fonctionnaires chinois elle est privée de ces pao-tai dont j'ai parlé plus haut. Au reste on n'y rencontre que peu de monde, çà et là un ou deux cavaliers, pèlerins allant à Imam Djafar ou marchands commissionnaires portant quelques étoffes et épices à Nia, à Kapa, à Tchertchen ; le plus souvent ce sont (les gens à pied, petits cultivateurs, petits colporteurs venant d'un bazar lointain ou s'y rendant, qui poussent devant eux des ânes étiques et surchargés, et (le temps à autre essayent de se donner du coeur à la fatigue en braillant un couplet populaire, .cóuplet d'amour presque toujours, d'un ton de voix à déchirer les oreilles de leurs ânes mômes. On marche deux jours sans voir de village digne de ce nom. Avraz (= Abryz) est un simple langur,