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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0118 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 118 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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86   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I3AUTE ASIE.

Un nouveau sous-préfet était venu A K.éria. C'était un homme jeune, A l'aspect grave et maladif. Très attaché aux devoirs de sa fonction, actif et plein de zèle, il était au travail dés le lever du soleil, et souvent les premières heures de la nuit le trouvaient encore lisant ou écrivant A la lueur d'une bougie russe. Vivant très simplement, dédaigneux des plaisirs et de l'argent, il était d'une intégrité au-dessus du soupçon, soucieux du bien public, désireux d'établir un peu de justice dans l'administration indigène ; bon patriote, il avait l'esprit ouvert, .curieux de s'instruire et de rechercher tout ce qui pouvait servir les intérêts chinois. Il s'inquiétait intelligemment des choses de l'Occident et, loin d'avoir aucune prévention contre les Européens, il comprenait combien les Chinois avaient A apprendre A leur école. Il possédait un grand nombre de cartes russes et anglaises A grande échelle et étudiait la géographie dans un volumineux ouvrage, rédigé en chinois d'après les plus récentes publications (l'Occident. En nous montrant les cartes du Turkestan, du Pamir et de l'Inde septentrionale, il nous montra combien Russes et Anglais traçaient inexactement les frontières de la Chine, combien arbitrairement ils empiétaient sur ses droits historiques. Il regrettait que les fonctionnaires chinois fussent en général trop attentifs A éviter les difficultés, trop prompts A se dérober A des charges importunes, il est vrai, mais inséparables de certains droits, trop négligents de certains coins de terre qui coûtent sans rapporter, encourageant ainsi l'ambition active de voisins plus avisés. H reconnaissait que le plus sûr moyen pour la Chine de conserver sa position clans le Turkestan était de s'occuper des intérêts du pays et de l'administrer honnêtement. u Malheureusement, ajoutait-il, la population n'a pas de pires ennemis que ses chefs musulmans qui trop souvent manquent de conscience. Je suis heureux de constater que vous avez su vous faire bien venir de tous par vos bons traitements et votre esprit d'équité ; cela seul suffirait A vous assurer ma sympathie je me permettrai seulement de vous recommander de ne pas vous fier aux beks ou mingbAchis pour solder vos dépenses. » Il nous demanda des renseignements sur les routes que nous avions parcourues, particulièrement sur celle