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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0120 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 120 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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88   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

rettes. A la vérité, on ne rencontre pas un très grand nombre de ces véhicules, car les Turcs indigènes en usent assez peu ; ils recourent plus communément aux ânes pour transporter les bagages ou marchandises et les femmes elles-mêmes voyagent volontiers à cheval. Pendant les .17 premiers kilomètres on marche en oasis, puis le désert commence, d'abord assez marécageux jusqu'à Karakir, puis sablonneux et sec. Quelquefois, comme à Karakir et à Bech Toghrak, les derniers arbres ou buissons des maigres forêts qui s'étendent au nord arrivent jusqu'à la route, le pied enfoui dans la profondeur du sable. On compte quatre oasis, dont la principale est celle de Tchira, située à mi-chemin, large de plus de trois lieues et renommée poí r ses melons. Enfin à Dol on rentre en pays cultivé pour n'en plus-sortir jusqu'à Khotan, distant de 26 kilomètres. Le mercredi 18 novembre, nous traversâmes la rivière de Youroungkàch que nous avions passée en pirogue au mois, de juillet; son large lit était maintenant presque à sec et les trois ruisseaux qui y coulaient contenaient juste assez d'eau pour recouvrir les sabots de nos chevaux. L'aspect du paysage aussi avait bien changé depuis trois mois. Les arbres, dépouillés de leurs feuilles, ne déployaient plus ces rideaux de verdure qui naguère égayaient la plaine, et leurs branches noires laissaient entrevoir au loin la plate nudité de la campagne qui s'étendait dans la monotonie d'un ton gris et terne, les couleurs variées des cultures avaient disparu et les maisons ressemblaient à des tas de terre qui ne se distinguaient pas du sol. Cependant nous avions plaisir à reconnaître mille choses familières : le ponceau branlant et troué que les chevaux avaient soin d'éviter pour entrer dans le fossé, la petite case délabrée oh il y avait toujours une pipe à eau (tchilinz) prête pour le passant et que Dutreuil de Rhins avait baptisée Tchilim langea', le pan détruit des murailles de Habib oullah, puis la rue du bazar presque déserte en ce jour, la boutique du pâtissier qui criait ses pâtés chauds, un vieux mollah qui faisait toujours lire le môme livre au même enfant, un mendiant couvert d'oripeaux baroques, respecté pour sa folie, qui rôdait, riant, marmottant et gesticulant avec son gourdin lorsqu'il était seul, hurlant d'une voix épouvantable