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0130 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 130 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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98   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

bouche (les pièces. Le premier boulet passa très loin du mur qui servait de cible ; mais le second et le troisième, mieux dirigés, l'atteignirent et le percèrent. On tira encore quelques fusées et la parade finit au milieu des cris de triomphe.

Le même jour, 18 février, arriva prisonnier à Káchgar Sabder Ali Khån, ce très haut prince du Kandjout, descendant d'Alexandre le Grand, entrepreneur de brigandages et négociant en esclaves qui venait d'être fort lestement expulsé par les Sipahs de l'Inde. Quand le colonel Durand eut envahi son territoire, on dit que le khan lui écrivit très fièrement qu'il ne céderait pas un caillou de sa montagne et résisterait jusqu'A sa dernière cartouche. La lettre écrite, il se sauva au Sarigh Kol et demanda du secours aux autorités russes du Turkestan ; mais il tomba entre les mains d'un détachement chinois qui s'empara de sa personne et l'emmena A Kâchgar, les genoux liés A la selle de son cheval. De là il fut dirigé sur Ouroumtsi pour être jugé. Les Chinois qui ne l'avaient pas aidé, quand il l'eût fallu, se vengeaient sur lui de la perte d'une partie de leur territoire dont ils lui avaient confié la défense sans jamais consentir A s'en occuper eux-mêmes.

Au reste, ce Sabder Ali était un gredin remarquable. Du vivant de son père, Khazân Khan, il s'était tellement signalé avec le vézir Dadou, son Ame damnée, par sa mauvaise conduite, qui mettait le désordre dans la société kandjouti et mécontentait beaucoup de maris influents, que le vieux khàn résolut de le déshériter et désigna pour son successeur son plus jeune fils, Mohammed Nâzim, avec un des mécontents, Mayoum, pour vézir. Dâdou conseilla A.Sabdei' Ali de parer le coup sans plus tarder et de se mettre A la place de son père. Le complot fut vite arrangé. Mohammed Nâzim et Mazoum, avertis, s'enfuirent, mais le khân, dans une fête qu'il donnait A son château, fut tué d'un coup de fusil que Dâdou lui tira par derrière.

Sabder Ali, devenu khan, s'enrichit comme vendeur d'esclaves et pilleur (le caravanes, et se distingua autant par son intelligence bornée que par son orgueil démesuré. C'est lui qui disait au voyageur russe, M. Gombtchevskv, qui lui vantait la puissance du tzar blanc : « Sachez,