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0132 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 132 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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100   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.

descendirent des montagnes, pendirent au mur leurs armes vierges de sang et passèrent la main aux diplomates qui fourbirent leur arsenal de ruses, aiguisèrent leur éloquence et partirent pour mettre h la raison les barbares auxquels ils cédèrent tout moyennant la promesse de ne pas aller plus loin. En 'Dème temps, les indigènes se calmaient, faisaient taire leurs langues et serraient la bride à leur fantaisie.

La tranquillité rétablie, rien n'aurait plus compromis notre futur voyage si l'argent, attendu de Paris, n'avait continué longtemps à se faire attendre. La saison s'avançJait, les canaux d'irrigation s'étaient emplis de l'eau rouge brique (lu Kyzyl Sou, on avait labouré et arrosé la terre, l'herbe avait commencé à sortir du sol, l'écorce (les branches hautes et minces (les peupliers avaient pris une couleur qui, de loin, donnait l'illusion de la première verdure printanière, puis les petites feuilles avaient poussé presque subitement et l'on avait vu éclore les fleurs blanches et roses des abricotiers qui jetaient une note vive parmi les feuillages pilles. Rien ne venait et j'avais beau monter sur ma tour, comme sceur Anne, je ne voyais que le désert qui poudroyait au loin. Au mois de mars, il avait plu à peine d'une façon insignifiante; assez pourtant pour empècher d'aller en ville sans risquer de tomber vingt fois, tellement l'eau fait sur ce sol argileux une boue gluante et glissante. Avril amena des tempetes sèches. Le ciel est gris, poussiéreux, le soleil blanc et sans rayons, on observe de jolis et curieux effets de lumière sur les rideaux d'arbres qui varient du vert le plus sombre près de terre au vert le plus clair au sommet, et, tout à coup, en cinq minutes, un vent violent qui souffle du nord soulève tout le sable du désert, le précipite sur l'oasis, fait passer le ciel du jour brillant it l'obscurité du crépuscule, aveugle les gens assez hardis pour s'aventurer hors des maisons, rend toute chose imperceptible à cinquante pas. Le soir, quand le calme est revenu, l'atmosphère est voilée comme par un brouillard, un noir nuage (le poussière couvre le ciel tout entier, ir l'exception d'une bande claire dans l'ouest où étincellent les lointaines cimes de neige illuminnes par les rayons du soleil invisible. En mémo temps l'été succéda au printemps : les fleurs blanches et