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0140 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 140 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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408   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

paraissait probables Tous les autres bagages, les effets de campement et de couchage, notre garde-robe et celle des hommes, la batterie* de cuisine furent réduits à un indispensable où le confortable ne comptait guère. Toutefois Dutreuil • de Rhins, dans* son esprit méthodique et précis, avait, en préparant une expédition, des prévoyances excessives, il entendait renfermer sa sacrée Majesté le Hasard dans les limites lés plus étroites et n'aimait pas à lui rien laisser qu'il pût lui prendre. Il songea qu'on aurait peut-être des rivières profondes à traverser et il .décida de fabriquer un radeau avec 15 peaux de chèvres et 17 bâtons qu'on n'assemblerait qu'au moment où l'on en aurait besoin. Ce radeau essayé fonctionna bien, il portait cinq cents kilogrammes et il était assez pratique, seulement il ne devait jamais servir.

Les préparatifs achevés, nous partîmes le 14 juillet et allâmes passer la nuit ů l'oasis de Boghâz langar, dont les raisins sont, avec ceux de Tourfân, les meilleurs du Turkestan.. En en sortant le lendemain matin nous dîmes adieu aux oasis de la Kachgarie. « J'y ai passé, écrit Dutreuil de Rhins sur son carnet de route, près d'un an et longtemps seul â Khotan. Mes ennuis nombreux, considérables, me sont venus de France. Ici je n'ai eu qu'à me louer de tous. J'ai été accueilli partout en ami, et partout secondé au gré de mes désirs. L'étranger le plus distingué, le mieux recommandé n'est. pas mieux traité en France. A côté de mes ennuis il y a donc eu d'agréables satisfactions et des impressions de plaisir causées par le charme de ces ravissantes oasis. Je sais ce que je laisse et ce que je vais rencontrer. Ici toute la joie que l'on peut souhaiter loin des siens, les bons souvenirs, la reconnaissance qui dilate le cour; lå, le néant, l'horreur des déserts de glace qu'il faudra vaincre en travaillant et espérant.

Le 16 juillet, nous revîmes pour la seconde fois ce pauvre village (le Polour avec ses maisons humides et obscures tout imprégnées d'une

odeur de bouc et de lait aigre. Ce maigre et'misérale coin de terre nous parut alors délicieux parce que nous nous rappelions le rude et sauvage désert de montagnes au piéd desquelles il est frileusement blotti. La population nous accueillit cordialement, mais le ciel nous fit-grise mine. Il

r.,