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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0141 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 141 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE ' 1892.   109

pleuvait, les sentiers de la montagne étaient rompus, impraticables, les torrents grossis roulaient des eaux bourbeuses, rapides, profondes, des toits s'effondraient sous la pluie, dans la plaine l'inondation. emportait (les arbres, des maisons, des morceaux de champ, dans les montagnes les pentes ruisselaient d'eau,. les sommets se chargeaient de neige. Il fallut attendre encore après avoir tant attendu. Ce n'était pas un.mal, (lu reste, malgré l'impatience de Dutreuil de Rhins. L'événement prouva qu'il eût mieux valu attendre davantage et ne partir qu'en septembre.

Malgré la bonne réception que nous avaient faite les gens de Polour ils voyaient notre nouveau voyage avec autre chose que de l'enthousiasme. Ils étaient empressés et flatteurs, nous apportaient des galettes de beurre fraîches, de petits poulets de grain, faisaient cuire pour nous des moutons entiers dans leur peau, et, le soir, ils appelaient des musiciens, et dansaient dans la cour avec bonne grâce et entrain en compagnie de leurs florissantes épouses A la lueur de quelques chandelles. Mais ils pensaient que nous étions de terribles hôtes, que nous allions les arracher aux travaux des champs, les emmener se geler dans les montagnes, les exposer à s'égarer et A périr comme le vieil Ilia, épuiser et peut-être perdre leurs ânes', enfin, si un malheur nous arrivait, leur en faire porter la responsabilité. De sages vieillards se réunirent sur l'agora et l'un d'eux qui avait une grande barbe blanche et un grand bâton blanc exposa, en notre présence, les inquiétudes de la population. Nous répondîmes qu'il resterait toujours assez d'hommes pour vaquer aux travaux domestiques, que tout le monde serait de retour avant la moisson qui (l'ailleurs ne pouvait donner beaucoup d'ouvrage A Polour, que si des ânes périssaient à notre service autrement que par la faute des gens du pays nous dédommagerions leurs propriétaires; que s'il était arrivé un malheur à Ilia c'était parce que, vieux et faible, il s'était obstiné << nous suivre malgré nos conseils, qu'en outre, bien que non-responsables de ce qui était advenu, nous avions par générosité pure et par charité indemnisé sa famille, que cette fois-ci nous. ne voulions emmener que des hommes jeunes et de bonne volonté, que si chacun nous secondait