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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0142 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 142 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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110   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

sincèrement et sans arrière-pensée il ne surviendrait aucun accident dont nous pussions nous plaindre, qu'enfin, si quelques gros bonnets manifestaient peu .de goût pour notre entreprise en dépit des ordres formels de Kéria, nous savions que la grande majorité des habitants envisageaient avec joie la perspective de gagner avec nous plus d'argent en peu de jours qu'ils n'en pourraient sans nous gagner en plusieurs mois. On ne répliqua rien . ces arguments parce qu'il n'y avait rien à répliquer et peut-être aussi parce que cette tentative de résistance n'était pas spontanée. J'ai déjà dit que la mine du bek de Tchakar ne nous revenait pas toujours à Kéria il nous avait môme été dénoncé comme ayant dit qu'il trouverait :des moyens pour empêcher notre voyage. A ce moment nous n'avions pas voulu y croire, nous contentant des protestations d'absolu dévouement qu'il nous prodiguait ; mais nous eûmes bientôt la preuve qu'il nous desservait, soit qu'il ait cru mal à propos faire ainsi sa cour aux autorités chinoises, soit qu'il. ait voulu se faire payer son concours plus grassement. Un soir je surpris un de ses courriers et découvris, joint à une lettre officielle et correcte, un petit papier où il recommandait au mingbâchi de Polour de ne pas laisser emmener trop loin les hommes et animaux de renfort qu'il nous fournirait, de décliner toute responsabilité, de ne pas oublier qu'il était là pour le soutenir quoi qu'il advînt. Immédiatement Dutreuil de Rhins envoya au bek en pleine nuit une lettre énergique où il l'avertissait que si clans les trois jours le contigent de Tchakar n'était pas arrivé, il exigerait du sous-préfet un chàtimentexemplaire. Le surlendemain 9 août tout le monde était sur le pont, les gens de Tchakar, de Noura, de Saybàgh comme ceux de Polour.

Les pluies cessant et le chemin réparé, nous nous mîmes en route (10 août). Notre caravane comptait treize hommes, trente-six chevaux, vingt-deux ânes et trente moutons auxquels il faut ajouter- soixante hommes et quarante-trois ânes de renfort fournis par Polour et les environs. Avec tous ces moyens ce n'était pourtant pas une entreprise facile que de transporter, je devrais dire hisser, six tonnes de bagages sur le sommet d'un plateau plus haut que le Mont Blanc. Pendant trois