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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0148 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 148 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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116   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE,

ne nous suffisait pas, il nous fallait aussi des provisions et ces. pauvres nomades qui vivent de l'élevage de quelques yaks et (le quelques brebis et font venir du La-dag le peu d'orge qu'ils consomment, étaient incapables de nous rien fournir. Cependant le bruit de notre arrivée s'était répandu et, le 7 septembre, le go-ba, ou chef de canton, fit son apparition, accompagné de trois hommes armés de fusils préhistoriques et de sabres de fer. Immédiatement, notre fidèle volontaire s'éclipsa comme une étoile devant le soleil levant et il nous fut impossible de le retrouver. Le go-ba nous parla d'un ton fort honnête, nous fit savoir qu'il était prêt å nous servir et que, si nous avions besoin de guides, il en mettrait ů notre disposition, excepté pour la route de Rou-tog, où les étrangers n'étaient pas admis. Nous n'avions nullement l'intention d'aller å Rou-tog, parce que nous savions d'abord qu'on ne nous laisserait pas passer de bonne volonté, ensuite que nous ne trouverions pas dans cette misérable. bourgade les ressources nécessaires. Nous demandâmes seulement un guide pour nous conduire dans la direction du sud-est; car nous espérions pouvoir atteindre assez tôt de ce côté des pays habités,. moins élevés et mieux pourvus, que celui où nous étions. Le go-ba, charmé de se débarrasser de notre présence importune, désigna pour nous accompagner deux hommes qu'il nous recommanda comme très sûrs et connaissant tout le pays à merveille.

Persuadé que ces guides avaient pour mission de nous égarer ou au moins de nous éloigner des lieux habités, Dutreuil de Rhins affecta cependant la plus entiére'confiance en eux. C'était le meilleur moyen d'en tirer quelque chose. Au lieu de nous conduire au sud-est dans la direction du lac Baka Namour (Ma-ouang ts6) et des régions cultivées, ils nous firent marcher à 1:est-nord-est. L'un d'eux, songeant que ce jeu pourrait avoir de fâcheuses conséquences pour lui, en tira son épingle, s'excusa sur son ignorance, sur des affaires graves et imprévues et nous quitta. Nous suivîmes l'autre, qui allait toujours â

  • l'est par un terrain passable, assez ferme, mais tout å fait aride et constamment au-dessus de 5,300. mètres. Nous longions le pied septentrional d'une grande chaîne de montagnes parallèle å l'Oustoun