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0152 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 152 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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120   MISSION, SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

et j'ai besoin des soins d'un médecin. Si j'ai la chance de pouvoir encore traverser accidentellement des cols de 5,500 à 6,000 mètres, je ne pourrais plus vivre en restant constamment pendant gúarante ou cinquante jours à plus de 5,000 mètres ; en tout cas, la fatigue ne me permettrait pas de faire un travail utile, et, quant à voyager en touriste, je n'y aurais de goût que dans les régions habitées et non pas dans les déserts. Étant donnés l'état (le la caravane et mon état personnel, il n'y a plus d'autre parti possible que de gagner le La-dag, qui est le pays le plus proche et le plus facile i atteindre où nous soyons sûrs de trouver le nécessaire,; encore devrons-nous nous estimer heureux si nous ne manquons pas de'vivres avant d'y être arrivés. »

Nous rebroussâmes donc chemin. Et cette résolution était bonne, non point seulement au point de vue du salut de la caravane et de son chef, mais aussi au point de vue de la valeur de notre exploration. En effet, les lacs Baka Namour et Iki Namour venaient d'être explorés, i notre insu, par le capitaine Bower, qui avait constaté que Dutreuil de Rhins, par sa clairvoyante 'critique (les documents chinois, avait placé ces lacs sur sa carte presque exactement dans leur position réelle. En nous dirigeant au sud-est, nous aurions vraisemblablement et sans le savoir marché sur les traces du voyageur anglais, tandis qu'en revenant â l'ouest, il nous fut donné de faire une route en partie nouvelle. Repassant prés du Soum-dji tso, nous longeâmes de très larges vallées par la pente profondément ravinée des contreforts. septentrionaux de la grande chaîne dont j'ai déjà parlé. Puis, au lieu de prendre la route de Carey par le col de La-nag la, nous pénétrâmes dans l'épaisseur de la chaîne par lé -défilé de Tsa-kar Shé-dol;-po, entre des collines nues et rougeâtres. Le 17 septembre, franchissant une ligne de partage d'eaux et traversant un dédale de monts arides, nous arrivâmes par le vent et la grêle dans un cirque de montagnes (le neige et de glaciers qui descendaient à vingt métres de nous ; les pentes inférieures étaient encombrées de moraines de pierres jusqu'aux bords d'un grand lac, le Ko-né tso, dominé sur l'autre rive par d'énormes pics escarpés. Il était semblable ů une goutte d'eau perdue au fond