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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0154 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 154 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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'122   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

permettait pas (le faire des détours. — « Soit ! répartit le gendarme, j'envoie immédiatement un courrier à Rou-tog. Attendez la réponse des autorités qui ne saurait tarder. » — « Faites mieux, lui (lit Dutreuil de Rhins, accompagnez-nous jusqu'au Ko-né ding, car je ne veux pas attendre un jour de plus ; vous constaterez que je n'essaye pas d'aller à Rota-tog et tout le monde sera content. » — « Eh bien ! j'accepte, dit le gendarme qui était un brave homme, à condition que vous passerez chez moi prendre une tasse de thé. »

Le lendemain (19 septembre) nous fîmes route ensemble en traversant les grandes moraines de glaciers qui dévalent jusqu'à la rive occidentale du lac Ko-né tso. Le bonhomme nous informa qu'autrefois il y avait beaucoup de bandits dans la contrée, mais que depuis qu'il avait été chargé de veiller à la sécurité publique, ils avaient disparu. Comme nous lui objections l'aventure de son collégue, il répondit que les maraudeurs n'y étaient probablement pour rien, que les femmes ont des caprices et que lorsque l'on a une jeune femme dans sa tente, il est sage de ne point courir les grands chemins. Au reste ce sage et redoutable gendarme avait beaucoup voyagé, il avait vu Lha-sa, Si-ring, le Sikkim, Do-rdjè-ling, -il avait connu des Chinois, des Ilinclous, des Anglais, et, au cours de ses pérégrinations il avait appris la civilité puérile et honnête ; aussi nous reçut-il chez lui avec une bonne gràce qui égayait la mis6re de sa tente enfumée, et cette bonne gràce était relevée d'une petite pointe d'ironie (lui ne manquait pas de piquant.

La demeure de notre hôte était située sur la rive occidentale du Ko-né tso, non loin du confluent de deux vallées dont l'une, s'ouvrant

au sud, large et parsemée d'assez nombreuses tentes, mène à Rou-tog

en trois jours; l'autre, plus étroite et déserte, monte au col de Ko-né ding à l'ouest. Nous nous engage imes dans celle-ci, en compagnie der

gendarme qui, fidé1e à sa promesse, nous guida jusqu'à la frontière du

Kachmir avec d'autant plus (l'empressement qu'il nous montrait la porte de sortie et non pas la porte d'entrée. Le 20 septembre, fran-

chissant le col à l'altitude de 5,470 métres, nous entràmes sur le territoire du maha-radjah. Pendant toute la journée nous ne fîmes que