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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0156 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 156 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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424   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.

et de menus bijoux. Le sel fait entièrement défaut au La-dag et s'y vend au poids de l'orge. Comme d'autre part, il ne vient presque pas d'orge dans tout le district de Rou-tog, les indigènes n'hésitent point à faire chaque année le voyage de Lé, qui dure quatre mois aller et retour.

Bien que nos voisins Tibétains eussent déserté Niag-dzou un jour avant nous, le 23 septembre, nous les rejoignîmes de bonne heure dans la gorge du Giou la que les moutons chargés remontaient lentement au chant monotone et indolent des pasteurs. Le lendemain matin, à 6 heures, vinrent de RQu-tog quatre messagers Tibétains, enturbannés de rouge, portant des drapeaux éclatants et menant grand bruit avec les grelots pendus au cou de leurs chevaux. Pourquoi venaient-ils sur un territoire qu'on dit être anglais depuis le Ko-né ding ? Je ne sais, toujours est-il qu'ils nous suivirent quelque temps, puis nous abordèrent et cherchèrent â nous détourner du Giou la pour nous faire prendre une route plus au nord. Ils s'adressaient mal, nous leur fîmes comprendre que leurs conseils comme leurs personnes étaient de trop, et, lorsqu'ils s'éloignèrent, leurs grelots sonnaient moins bruyamment. La montée de ce col Giou la, le plus élevé que nous ayons observé au cours de nos voyages (5,730 m.), est en pente assez douce et ne pré-

sente ni danger, ni difficulté. Par exception, la descente vers l'ouest, courte, mais roide, peut être périlleuse, impossible même avec de la

neige ou de la glace, en tout temps elle est fort pénible. Du haut du

col on jouit d'une vue magnifique sur d'énormes tranches de montagnes séparées par des gorges transversales, se surpassant les unes les autres

et dominées toutes par les lointaines cimes blanches de la chaîne qui

se dresse entre le lac Pang-kong et l'Indus. Nous descendîmes rapidement de mille métres, remontâmes à 5,060 métres et redescendîmes

de dix-huit cents pieds sur une petite plage déserte, sablonneuse, im-

prégnée de sel, au bord d'une des baies profondes qui découpent en festons la côte du lac Pang-kong. Ce lac s'allonge tortueusement,

enserré entre d'immenses montagnes rocheuses, comme entre les parois d'une coupe gigantesque aux formes étranges. Selon une juste remarque