国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
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138 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA. HAUTE ASIE.
un guerrier redoutable qui conquit la Kachgarie, Andidjân et Ouzkent, le Pamir, le Baltistân et le Kachmir. En revenant d'une dernière expédition au La-dag, il mourut du mal de montagne (darn), un peu avant d'avoir atteint le Karakoram (1533).
Le 31 octobre, nous traversâmes le col de Karakoram, la ligne de faîte de l'Oustoun tâgh. C'est le col le plus élevé de la route (5,600 mètres), mais non pas le plus difficile, car il n'y a point de glace et la partie abrupte (le la montée est très courte. Une inscription, placée au sommet, indique la limite entre les États du maha-radjah de Kachmir et Ceux de l'empereur de Chine. Un peu plus bas, sur la pente septentrionale, couverte de pierres noirâtres, et çâ et là plaquée de neige, un modeste monument a été élevé par les soins de. notre compatriote, M. Dauvergne, à la mémoire du voyageur anglais Dalgleish, qui fut assassiné à cet endroit par un marchand afghan. Nous rencontrâmes en ce même lieu deux marchands de même nationalité, mais d'intentions fort différentes, qui de Khotan se rendaient å Calcutta, et qui nous donnèrent de bonnes nouvelles du Turkestan.
La partie de la route entre le col de Karaoul et celui de Souget est la plus pénible à cause de l'altitude extrême, de la stérilité, du défaut d'habitations et de la basse température. Nous eűmesjusqu'A 29" de froid et nous constatâmes dans la même journée (30 octobre) une variation de 35 degrés (de + 6 à — 29). Mais nous aurions eu mauvaise grâce ů nous plaindre, car la même route était parcourue en sens inverse par des vieillards, des femmes et des enfants se rendant à la Mecque pour le pèlerinage. Beaucoup d'entre eux allaient à pied et la plupart n'avaient point de tente; le soir venu, réconfortés par une poignée de mais cuit dans l'eau et une tasse (le mauvais thé, ils s'accroupissaient, serrés les uns contre les autres, tout grelottant autour d'un pauvre feu qui s'éteignait vite, car le combustible est rare dans cette région sans arbres. Aussi pauvres d'esprit que de bourse, ces pèlerins, jeunes et vieux, n'ont du voyage que la peine, sans jouir aucunement des charmes qu'il aurait pour nous. Ils vont comme leurs Utes (le somme, sans rien remarquer, sans s'intéresser â rien, sans
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