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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0172 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 172 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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140   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

Karakâch, au pied des murs du petit fort de Chahîdoullah, bâti•autrefois par les Kachmiriens et depuis longtemps déjà abandonné par eux, nous tombâmes à Toghrou-Sou, au milieu du joyeux vacarme d'une noce kyrghyz. De nombreux cavaliers, venus des quatre points de l'horizon, s'étaient réunis en ce lieu et y avaient planté leurs tentes de feutre rondes; On festoyait largement et l'on chantait å tue-tête. Nous filmes régalés d'un madrigal et honorés d'un gâteau nuptial et d'une moitié de mouton rôti. Un vieux chef un peu revêche vint nous demander qui nous étions et où nous allions. Sur notre réponse que nous nous rendions A Khotan par le col de Sandjou, il nous dit que c'était impossible, que les Chinois avaient donné des ordres formels de ne laisser passer personne par ce col sous les peines les plus sévères, qu'il fallait prendre celui de Kiliân. Nous lui répondîmes que nous n'étions ni des pèlerins, ni des marchands, ni des voyageurs ordinaires, mais des fonctionnaires autorisés par l'empereur à voyager dans toute l'étendue du Sin Kiang (Turkestan chinois) sans aucune restriction. Le vieux chef, cessant ses objections, nous pria de lui donner par écrit la déclaration que nous venions de lui faire. Cet excès de précautions nous étonna, mais nous eûmes bientôt la clef du mystère.

Peu de temps auparavant, un voyageur anglais, tout en reconnaissant les sources de la rivière de Yârkend, avait causé avec les Kyrghyz de la région. Il leur avait prouvé qu'en droit ils étaient sujets kachmiriens, c'est-à-dire anglais, leur avait démontré l'intérêt qu'ils auraient à se déclarer tels, les avait assurés qu'A Calcutta et A Srinagar on était rempli de sollicitude pour eux, leur avait persuadé de reconstruire le fort de Chahîdoullah qu'ils garderaient eux-mômes au nom du maha-radjah. Il leur fit même signer un petit papier et leur donna de l'argent pour commencer les travaux. Un vent qui soufflait de la montagne éveilla les soupçons du préfet chinois de Yârkend qui fit comparaître å sa barre les chefs kyrghyz. Ceux-ci jurèrent sur leur tête qu'ils étaient indignement calomniés, qu'ils n'avaient pas eu le moindre rapport avec les étrangers, qu'ils étaient les plus fidèles sujets • que S. M. l'empereur eűt jamais eus, qu'ils étaient prêts à lui sacrifier avec