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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0174 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 174 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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*142   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

-les montagnes où ils errent ne sont pas très riches en pâturages et leurs troupeaux comptent plus de chèvres que de brebis. Une de leurs ressources principales consiste â vendre â gros bénéfice aux caravanes de passage l'orge et la farine, qu'ils vont prendre eux-mômes å Sandjou, et à leur louer les yaks nécessaires pour franchir les cols couverts de glace de Sandjou et de Kiliân. Les notes qu'ils présentent å ceux qui ont besoin d'eux sont de très haut goût. Mais ne faites pas la grimace, car ils vous répondraient : « Tel voyageur anglais ou russe de notre connaissance a payé au même taux sans réclamer et vous êtes de trop grands seigneurs venus d'un pays trop riche pour vouloir faire du tort â vos serviteurs chétifs. » Sans être M. Jourdairi, il faut bien s'exécuter.

Le 6 nous campâmes â Ali nazar où il y a un vieux fort en ruines. Non loin de lå oit voit le tombeau d'Abou Bekr qui fut prince de Kachgarie au xve siècle. Descendant d'une longue suite d'émirs, gouverneur de Yârkend, il se révolta contre son oncle et suzerain Raider Mirza, émir de Kâchgar et vassal du Khân mongol de Dzoungarie. Il se rendit indépendant à Yârkend, prit Khotan puis Kâchgar même (1480), lutta contre les Khâns mongols Younous et Ahmed le bourreau, et, à la mort de ce dernier, en 1503, devint maître indisputé de la Kachgarie, qui jouit de quelques années de sécurité .et de prospérité. Abou Bekr, cruel et avare, en profita pour amasser de grands trésors. Mais bientôt, le fameux Séid, dont il a été question plus haut, entra en scène, s'empara de Kâchgar, de Yârkend, poursuivit Abou-Bekr qui s'enfuit â Khotan, puis à Karangou tâgh (1513), au pied des montagnes de neige, avec une poignée de partisans. Ceux-ci, qui aimaient peu leur maître et n'avaient plus d'espoir en sa fortune, l'abandonnèrent après l'avoir dépouillé de tout ce qu'il avait pu conserver de ses trésors. Le malheureux ne perdit pas courage, car c'était, dit la chronique, un vigoureux athlète, chasseur et soldat infatigable. Il s'engagea clans les montagnes pour gagner le La-dag, sollicita en vain des secours du roi de ce pays et, après avoir erré plusieurs mois, mourant de faim et de froid,.il retourna du côté de Khotan. Ses ennemis surveillaient toutes les routes, il tomba entre leurs mains et fut tué sur le champ å l'endroit où s'élève aujourd'hui