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0178 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 178 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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146   MISSION SCIENTIFIQAE DANS LA 1]AUTE ASIE.

part et d'autre, des cultures assez considérables et l'on s'y peut procurer tout ce que l'on désire pourvu que l'on ait des désirs modestes. Nous y vîmes le petit fonctionnaire chinois préposé à la garde du fort de Souget ; il était plein de zèle en paroles, il soutenait avec feu que l'Empereur devait faire valoir ses droits ; mais les montagnes ne lui revenaient pas ; il avait encore sept jours de marche à faire dans le pays que vous savez pour joindre son poste et il se plaignait déjâ d'être bien loin, d'avoir fait un voyage bien désagréable, aussi ne s'empressait-il pas de poursuivre son chemin, il essayait de gagner du temps, il aurait bien voulu pouvoir s'acquitter de ses fonctions depuis Sandjou, voire depuis Yârkend.

De Sandjou, la route de l'Inde va aboutir à Zang Gouya, petite oasis dans le désert de sable sur la route de Kâchgar ii Khotan, à trois journées de cette dernière ville. Il était temps d'arriver, car après ce voyage de cinq mois, se développant sur une longueur de 1,875 kilomètres, presque entièrement en pays de montagnes, ceux de nos animaux qui avaient survécu étaient affreusement maigres et tremblaient sur leurs jambes. Nous n'en avions perdu que trois entre Lé et Khotan; mais il y en avait trois autres tellement malades qu'ils succombèrent en arrivant. En somme dans ces deux campagnes de 1891 et de 1892, sur 54 chevaux et 35 ânes, nous avions perdu 38 chevaux et 24 ânes, soit environ les deux tiers

Le 11 novembre, nous rentrâmes dans notre bonne ville de Khotan que l'hiver attristait. La plaine plate était toute tapissée (le neige et les

squelettes noirs des arbres se profilaient mélancoliquement clans la brume ; mais le gracieux accueil de nos anciens amis égaya cette déso-

lation. Quelques semaines de repos absolu, la sympathie générale, dont il était entouré, rétablirent la santé de Dutreuil de Rhins, le consolèrent de ses déboires et il fut de nouveau prêt à tenter la fortune.

Sans doute, Dutreuil de Rhins n'avait pas atteint le but qu'il s'était proposé en entreprenant cette campagne (le 1892. Il s'était heurté å des difficultés inéluctables et le succès n'avait pas dépendu de sa volonté,