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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0184 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 184 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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152   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.

les propriétaires de chameaux de nous amener leurs bêtes. On en réunit environ 120, dont aucune ne nous convint, camelles étaient maigres et avaient les bosses plates et tombantes. On sait que le chameau ne se contente de peu que lorsqu'il a emmagasiné dans ses bosses une réserve considérable de graisse dont il se nourrit. Cette réserve épuisée, son estomac redevient exigeant à l'extrême. Or, dans les circonstances ordinaires, il maigrit en hiver et ne reprend un embonpoint suffisant qu'en automne, å moins que, le destinant au service des caravanes, on ne le soumette à un régime spécial.

Ce n'était point le cas des chameaux de Khotan, et dans tout le district, nous n'en pûmes trouver que quatre qui fussent en bon état et prêts à voyager. Il y avait bien le chameau que le fou 'promenait sans cesse et maintenait toujours gros et gras sans avoir de quoi manger lui-même. Je lui en proposai un bon prix ; mais il refusa obstinément, alléguant qu'ils étaient tous deux inséparables, qu'ils ne pourraient vivre l'un sans l'autre. « Mais enfin ! quel profit en retirez-vous ? » « C'est mon chameau à moi ! je ne l'abandonnerai pas... Sans lui, je ne serais qu'un gueux n'ayant rien au monde... Entendez comme il grogne !... C'est qu'il ne veut pas me quitter... il est, content (le moi... je le nourris bien et ne le fatigue pas... Moi aussi je suis content de lui... Je vais quand il me plaît me promener avec lui h Karak<ch, it Tchira, à Kéria, au pied des montagnes... Il me protège de son corps contre le vent et le soleil... Et il y a partout de bonnes âmes qui nous donnent i manger... Que nous faut-il de plus ? » Et le nouveau Diogène partit, menant son ruminant en laisse.

Cependant l'aksakî l russe (le Kéria s'engagea h nous fournir huit bons chameaux appartenant it un marchand qui désirait s'en défaire. Il nous manquait encore dix-huit animaux qu'il était impossible (1e. trouver å 'Khotan et it Kéria. Pour compléter notre effectif, je partis pour Kerghalyk, le 23 mars, sachant que dans les montagnes, h l'ouest de cette ville et surtout it Kouk Yàr, les chameaux sont assez nombreux. Le sous-préfet m'accueillit avec une sorte d'enthousiasme. Il convoqua immédiatement les interprètes (le son yii-men, et les beks de la ville,