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0192 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 192 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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160   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

maîtres, et, pour les serviteurs, un ou deux bidons d'eau-de-vie chinoise qui ne répugne pas à leur goût tolérant, ni à leur islamisme accommodant : les plus scrupuleux la prennent à titre de remède. Quant aux conserves européennes, elles seront toujours mieux chez l'épicier que dans les caisses de l'explorateur ; pourtant quelques boîtes de corned beef sont de bon service dans les reconnaissances rapides et expédiées. En ce qui concerne l'eau, on en trouve heureureusement à peu prés partout dans les montagnes, soit sous forme liquide, soit sous forme (le neige ou de glace ; mais elle est souvent saumâtre et impotable. Le meilleur moyen de parer à cet inconvénient serait (l'avoir un petit appareil distillation ; comme nous n'en possédions pas, nous nous contentions de prendre chaque jour un peu de neige ou de glace dans des sacs, ou de l'eau dans deux tonnelets ; si cela ne suffisait pas, nous usions de patience, nous rappelant l'exemple de ce digne gentilhomme, dont parle Montaigne, qui était allé de Madrid à Lisbonne, en plein été, sans boire, tenant que « l'altération est un appetit qui s'alanguit ayseement de soy mêsme ». Voilii ce qui m'a semblé å propos de dire sur cette question capitale des vivres, qui (toit être réglée en tenant compte à la fois des difficultés des transports et de cet axiome, que les Anglais se trouvent fort bien de ne jamais oublier : la bonne nourriture fait le bon soldat et le bon serviteur.

Au point de vue du matériel, il y avait beaucoup   réparer : les
tentes, d'abord, dont le feutre était usé. Ces tentes que nous avions achetées à Tachkent étaient de ces tentes-abris qui servent en campagne aux ateliers militaires russes; nous les avions seulement agrandies d'un tiers. Elles étaient faites en feutre kyrghyz gris qu'on ne peut se procurer å Khotan. Le feutre qu'on fabrique en cette ville n'ayant pas assez de consistance et de, solidité, nous eûmes recours au feutre d'Aksou, meilleur que celui de Khotan quoique très inférieur å celui du Turkestan russe. Ces tentes de feutre sont extrêmement lourdes et, une fois mouillées, sèchent difficilement. Ces inconvénients ne sont compensés par• aucun avantage sérieux ; ce serait une illusion (le