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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0195 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 195 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   163

sont rares et l'on est obligé de s'y prendre d'avance ; du reste, le plus simple est de faire travailler ses hommes qui, s'ils sont (les caravaniers expérimentés, doivent savoir fabriquer les bâts, sinon les selles.

Je n'ai pas cru inutile d'entrer dans ces détails de ménage qui pourront épargner au moins des tâtonnements fâcheux à d'autres explorateurs. En dépit des nombreuses occupations que nous donnaient ces soins matériels, nous avions trouvé le temps, durant cet hiver de 18921893, de nous livrer à différents travaux scientifiques.

Indépendamment des collections, des photographies, des recherches sur l'état social du pays, de divers travaux de cabinet comme calculs d'observations, établissement de cartes et d'itinéraires, études historiques et linguistiques, nous avions fait une série de reconnaissances autour (le Khotan pour tracer le plan de la ville et des environs, fixer la position des diverses localités entre Pialma, Karakâch et Tchira, visiter les maziars et les emplacements des anciens centres d'habitation dont quelques-uns, comme Ak-Sipil, sont aujourd'hui perdus dans le désert. Le développement total de ces reconnaissances autour de Khotan pendant les cieux hivers de 1891-1892 et 1892-1893 atteint 1,400 kilomètres, et de ce travail les deux tiers environ doivent être attribués ů Dutreuil de Rhins. •

Le 4 mai, nous quittâmes Khotan pour n'y plus revenir. Malgré notre hâte de poursuivre et d'achever enfin un voyage qui se perpétuait bien au del< de nos prévisions premières, ce n'était pas sans regret que nous nous séparions de ces lieux dont le génie, par une fréquentation déjà longue, avait pris quelque chose de l'âme de ses hôtes étrangers, génie bienveillant et sympathique dans sa simplicité un peu fruste, génie doux et facile qui inspire moins les fortes vertus et les généreux efforts _que le contentement de vivre, qui ne se tourmente point 'd'excessifs désirs ni d'ardeurs anxieuses, et se laisse volontiers bercer au flux et reflux naturel des choses, patient au mal qui vient, heureux de la seule absence du mal, génie qui ne conçoit point l'existence comme une bataille acharnée, mais plutôt comme un voyage que l'on accomplit presque à son gré, sans presser sa marche,