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0198 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 198 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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166   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

jusqu'à Kériá, nous Mmes traités princièrement : les beks et mingbâchis venaient au-devant de nous, nous accompagnaient jusqu'au village voisin, des collations nous attendaient de distance en distance, collations dont le menu abondant, mais un peu monotone, était relevé parfois d'un air de musique, en sorte que ce commencement de voyage était transformé en partie de plaisir. A l'étape, nous nous installions dans une maison particulière ou au caravansérail lorsqu'il était assez vaste et propre. Notre arrivée causait toujours un grand remue-ménage, mais le calme se faisait bientôt dans la chaleur de l'après-midi. Tandis que nos hommes se reposaient, que dans la cour servant d'écurie les chevaux sommeillaient avec de temps à autre un mouvement vague comme en rêve, que, dehors sous les arbres, les chameaux ruminaient paisilbes et graves, on voyait sur le. toit un chien qui dormait en compagnie d'une poule et d'un mouton, sous la galerie des femmes qui filaient du coton ou allaitaient leurs enfants, des hommes qui tressaient des cordes, des enfants qui jouaient avec de jeunes chats et des oiseaux apprivoisés, et, un peu partout, des moineaux et des pigeons à l'état libre qui venaient picorer sous les pieds des chevaux, autour des hommes, des chiens et des chats, entraient dans les chambres, sans peur et familiers..Un silence profond régnait, A peine rompu par un léger bourdonnement d'insectes. Cette scène, qui se répétait souvent, était comme un symbole de l'idéal de là-bas, un symbole de paix et d'harmonie parfaite entre les choses, les bêtes et les gens.

A Kéria, nous trouvâmes prête à nous recevoir la maison où nous

avions déjà logé l'année précédente. C'était celle de Mohammed Bek, ichikagha bek, c'est-à-dire le principal fonctionnaire turc du district.

Cette demeure, spacieuse et propre, était très gaie avec ses boiseries

découpées à jour, qui avaient seulement l'inconvénient de laisser passer la poussière en été, le froid en hiver. Derrière, s'étendait

quelque chose entouré de murs qui avait eu l'intention d'être un jardin. On y avait planté des arbres, semé quelques fleurs et de la luzerne, tracé des sentiers, creusé une pièce d'eau, puis l'on en avait