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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0200 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 200 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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168   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

diction pour des cavaliers que nous avons bien souvent parcourue å toute bride. Sans doute Kéria n'a rien de la vive activité (le Yàrkend, c'est une place retirée et lointaine, somnolente et de petit commerce, sauf l'or qui s'y concentre des mines de Sorghak, de Kapa, de Bokalyk. Cette tranquillité même a son charme et les relations n'en sont que plus faciles avec la population dont les instincts de combativité, naturellement faibles, s'apaisent encore dans le calme extérieur et qui s'abandonne plus aisément à sa bonhomie native. Il semble que les Chinois eux-mêmes s'en ressentent ; du moins, ayant peu d'intérêt à venir si loin, ils sont trop peu nombreux pour faire parade d'insolence. Nous vîmes ů plusieurs reprises à Kéria un représentant ou associé d'une grosse maison de commerce de Chine, qui était venu acheter du jade et de l'or. C'était un Pékinois, grand, robuste, bien découplé, toujours de belle humeur. Il savait quelques mots de .français qu'il ne pouvait prononcer sans. rire prodigieusement : « Ga va bien ? savez-vous ? joli, pas cher ! etc. » Il possédait une collection défraîchie de photographies des souverains et souveraines d'Europe du temps de Napoléon III et de.quelques célébrités comme Alexandre Dumas, Thiers, Garnier-Pages et Mine Patti. Il en était fier, mais se plaignait que cela ne se vendait pas plus que les stéréoscopes, articles de Paris ou (le Vienne, objets de pacotille divers qu'il avait en magasin.

Parmi les indigènes avec lesquels nous filmes en rapport, le type le plus curieux était le moufti qui s'était acquis un grand renom de savant, parce qu'il croyait comprendre trois mots d'arabe et lisait le persan.de travers. Il compensait ce qui lui manquait de connaissances réelles par sa suffisance et sa hâblerie doctorale, qu'il lestait d'un grand étalage de religion et d'austérité, et en même temps il tâchait de sauver ce qu'il y avait de rebutant dans cette attitude et de se concilier ceux dont il avait besoin par l'éloquence et la courtoisie de ses paroles

et de ses manières. Mais on y sentait trop l'affectation et l'effort ; il était toujours pincé et compassé. Seul entre beaucoup, il refusait d'un air

sourcilleux de manger et même de prendre une tasse de thé chez nous, sous prétexte de religion, ce qui ne l'empêchait pas de nous rechercher