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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0205 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 205 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   173

suit le pied et passe-sur les derniers éperons de l'Altyn tâgh. Cette route, plus longue de trois jours, a sur l'autre plusieurs avantages : il y fait moins chaud à cause de l'altitude plus grande, à chaque étape. jusqu'à Atchân on trouve (le l'eau, de l'herbe (excepté à Kapa), de la viande, du lait et même de l'orge en petite quantité. Jusque prés de Toghpay, le sol est. aride, sablonneux, pierreux, ondulé, coupé de say, larges lits caillouteux de torrents généralement desséchés, et plus souvent de ravins étroits et profonds, que les Turcs désignent du nom expressif de tchap, entaille de sabre. Les rivières Bostân-Toghrak, Meuldja, Mit, rapides, très encaissées entre leurs hautes berges à pic, grossissaient déjà et commençaient à être peu commodes à passer vers le soir. A (le longs intervalles, au sud et non loin de la route, au pied des grands monts aux pentes herbeuses, à l'entrée des gorges béantes que d'épaisses nuées chargées de pluie emplissaient d'une sombre tristesse, se groupaient quatre ou cinq habitations de bergers toutes petites, basses à ne pouvoir s'y tenir debout, h demi enfouies sous terre, comme honteuses de montrer leur misère, plus semblables à des tanières d'animaux qu'à des demeures d'hommes. Le long du chemin, il y avait un assez grand mouvement de. gens de Khotan, de Kéria, de Nia, qui se rendaient aux mines d'or (le Bokalyk, où l'on avait découvert un nouveau filon. Ils avaient tout quitté, leur femme, leurs enfants, leur métier, leur lopin de terre, l'avaient vendu peut-être, ils avaient mis un sac de farine et quelques galettes sur un âne et ils étaient partis, ayant cinquante jours de mårche à faire. Le voyage était long et les provisions courtes ; minces étaient les vêtements des pauvres gens et la pluie tombait drue sur leurs membres qui frissonnaient de froid ; leurs bottes éculées étaient chargées' d'eau, leur besace pesait lourd à leurs épaules, mais ils la trouvaient légère, car elle leur semblait déjà pleine de l'or qu'ils allaient chercher, et ils marchaient allègrement, riches d'entrain et de gaieté, ne sentant, ne voyant que le rêve de fortune qui flottait dans leur tête.

Le jer juin, j'arrivai à une plaine aride au pied de grands rochers nus et blancs, qui luisaient comme un miroir au soleil et aux flancs