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0206 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 206 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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174   nMISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IlAUTE ASIE.

desquels étaient accrochées environ 400 masures, h moitié maisons, à moitié cavernes. C'était Kapa, centre de mines d'or importantes.

L'activité humaine qui régnait au milieu de cette stérilité naturelle n'était pas moins curieuse et étrange que l'aspect de ce village rude et rugeux et de l'c pre sentier qui le traversait. La population est composée presque uniquement d'hommes, de mineurs qui travaillent et de marchands qui les exploitent, acheteurs (l'or ou vendeurs de vivres. Le mot exploiter n'est pas excessif, puisque ces marchands vendent la farine deux fois et demi ce qu'elle coűte dans les oasis et acllctent pour 1 fr. 80' le gramme d'or qu'ils revendent 3 francs et encore je néglige le bénéfice qu'ils retirent des faux poids qu'ils emploient.

Le travail est dur ici, beaucoup plus qu'AI Bokalyk, dit-on, car le minerai est profondément caché au cour du quartz. Il faut creuser dans le

roc des puits de 25 ou 30 métres, rude ache avec les moyens primitifs

dont on use ; aussi le produit annuel est-il médiocre, 200,000 francs peut-étre. Cependant les filons sont naturellement riches et s'étendent

fort loin. Ils mériteraient d'étre exploités plus sérieusement. Les Russes y ont songé, mais outre qu'A eux seuls ils auraient de la peine il obtenir le consentement du gouvernement chinois, ils ne possèdent point les capitaux nécessaires.

A la lisiére des montagnes, il y a de brusques alternatives de beau et de mauvais temps qu'on ne connaît pas dans la plaine. Lorsque je

quittai Kapa, j'eus de nouveau de la pluie, de la gréle et môme de la

neige en approchant du plateau herbeux de Toghpay. Je renonçai planter la tente et les bergers me logérent dans un réduit souterrain

large de cinq pieds et non moins haut, qui m'encouragea hI me lever le lendemain de plus grand matin. Après avoir franchi la riviére Kara mouren qui coule dans une gorge abrupte, on passe par un pays accidenté, couvert de pâturages, montant et descendant une foule de collines qui moutonnent comme des vagues, et l'on débouche 2I l'entrée de la plaine, au petit hameau de Atchân où il y a six ou sept véritables

1. Par exception, je tiens compte ici du change de l'argent à Kfichgar.