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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0208 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 208 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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176   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

mois. Long séjour, qui le parut davantage dans cette petite oasis sans ville, sans marché, sans industrie, peuplée uniquement de paysans vivant dans des fermes disséminées çà et là, éloignée de soixante-dix lieues du village le plus proche, de cent lieues de la ville la plus voisine, aussi isolée au. milieu du continent qu'un îlot infréquenté des navires au milieu des mers. De toutes parts à l'entour s'étend l'océan des dunes, excepté au nord où s'allonge sur le bord de la rivière une bande de forêt ä demi envahie des sables, repaire de cerfs, de sangliers, de tigres môme. Le voyageur passe rarement par là ; les caravanes ne viennent pas animer le pays du tintement des clochettes, des cris des chameliers, de l'ébrouement des chevaux, des branle-bas des arrivées et des départs ; les bruits du monde qui s'agite au loin ne pénètrent pas jusque-là, ou lorsque parfois un petit marchand les apporte avec ses ballots de cotonnades et d'épices, ils arrivent défigurés, vagues et confus, laissant chacun indifférent. Cependant, en ce début de juin, il y avait un grand remue-ménage ; les Turcs semblaient repris par l'humeur nomade de leurs ancêtres ; les jeunes hommes de Tchertchen partaient pour Bokalyk, les étrangers, qui se rendaient aussi aux mines d'or, affluaient chaque jour, remplissant les maisons, occupant de leurs bivouacs les champs de roseaux des environs. Il en passa jusqu'à deux mille, puis le flot s'écoula ne 'lissant guère derrière lui que ceux que l'âge ou le sexe fixait au logis, et tout retomba dans le calme accoutumé, accru encore par l'absence de la partie la plus active de la population. En se promenant par le chemin, on ne rencontrait presque personne ; *on apercevait seulement de loin en loin une femme qui, parmi les blés et les maïs, arrachait les plantes parasites ou qui, grimpée sur un abricotier, secouait les fruits mûrissants ; le soir, dans la fraîcheur de la nuit tombante, à l'endroit oit les maisons étaient le plus rapprochées, un groupe oisif de vieillards causait (le la récolte prochaine, des fils absents et de leurs chances de gain. Cet assoupissement de la vie s'accordait bien avec le caractère agreste de cette oasis de création récente, qui sentait encore la forêt sauvage sur laquelle l'avaient conquise, ou plutôt reconquise, les colons venus de Kéria au