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0209 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 209 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   177

commencement de ce siècle. Les chemins sont étroits et irréguliers, les arbres plus rares que dans les autres oasis, jeunes etpeu développés, rarement disposés en longues allées ; les buissons dispersés par places, les mauvaises herbes qui, malgré les soins assidus des cultivateurs, poussent dru dans l'humus trop fertile, donnent å la campagne l'apparence d'une chevelure embroussaillée que le peigne n'a pas tóuchée.

Ce que je disais dé Kéria que la tranquillité qui y règne facilitait nos relations avec les habitants est vrai à plias forte raison de Tchertchen. Non seulement le calme des affaires, qui adoucit dans une certaine mesure le caractére, est plus grand à Tchertchen qu'à Kéria, en proportion que l'oasis est plus petite et plus retirée, non seulement les mêmes raisons la mettent plus absolument à l'abri de toute intrigue russe ou anglaise, et par conséquent de toute défiance politique ; mais encore l'éloignement et l'isolement la dérobent it l'influence mauvaise du clergé et à celle des beks et interprètes qui entourent les fonctionnaires chinois. Le clergé, assez nombreux et cohérent clans les villes et les oasis voisines, y conserve toujours un esprit de corps non exempt de quelque étroitesse sectaire ; les beks et interprètes, d'autre part, croient souvent mal il propos flatter les désirs secrets de leurs maîtres en s'efforçant d'empêcher les étrangers (l'entretenir des rapports trop libres et intimes avec la population, ou, lorsqu'ils ne font rien pour l'empêcher, la population leur en suppose l'intention et se tient en garde. A Tchertchen, les autorités locales, laïques ou religieuses, vivant constamment au milieu des habitants et de la même vie, ayant tous leurs intérêts dans le pays, communiquant très peu avec leurs collègues ou supérieurs de Kéria et autres lieux, s'inquiétent médiocrement de ce qui se passe ou se pense au-dehors et ne cherchent point à se parer d'un zèle dont personne ne serait témoin. Administrateurs et administrés étant naturellement de braves gens, dépourvus de préjugés contre les Européens, rien ne les détournait de manifester toute leur sympathie. Il ne faudrait pas forcer la portée de ce qui précède, ni exagérer ce qu'il y avait, je ne dirai même pas de défiance, mais de circonspection å notre égard à Khotan ou à Kéria, sans parler des

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