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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0213 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 213 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   181

ment, ce fut chez lui que nous découvrîmes la plus grande quantité

de grains, cachés en de profonds silos. En face des aristocrates se dressaient les démocrates, les nouveaux venus, qui suppléaient mal par le nombre au défaut de richesse et de tradition. Leur parti était

incertain encore et faible ; le fils du bek de Kapa travaillait à l'organiser

pour en profiter : c'était un jeune homme d'excellentes manières, libéral, ne plaignant ni sa peine ni sa bourse, et voilant sous une appa-

rence très, douce et un langage modeste une ambition césarienne. Quand il nous vit embarrassés au sujet de l'orge, il crut l'occasion bonne de se montrer et de tenter de tourner notre influence à son avantage : il nous offrit de se rendre à la montagne et de nous en rapporter autant d'orge que nous voudrions dans les dix jours ; il exécuta sa promesse rigoureusement, car il savait agir.

Le clergé était représenté par l'alim akhoun, le docteur savant, titre porté par le chef du clergé d'une localité, équivalant à celui de kâzi kélâm å Boukhara. Durant tout notre séjour, nous faines du dernier bien avec cet excellent homme qui avait un faible pour les plum-cakes. Je me souviens encore avec plaisir des longs entretiens que nous eümes fréquemment ensemble sur le coup de cinq heures, clans sa cour, ih l'ombre des peupliers, en buvant du thé et mangeant des abricots, des pêches et des raisins. A la vérité, il n'avait guère de science que dans son titre, mais il avait un grand fonds de bon sens et d'honnêteté sans ombre d'intolérance. A côté de lui, confirmant son ignorance de la leur, étaient le kâzi et le reïs. Le premier, très digne homme et très timide, se faisait remarquer surtout par son silence et les dents qui lui manquaient. Demi-clerc, demi-manant, il cultivait son champ lui-même et lorsque des plaideurs se présentaient, il quittait sa bêche, endossait son manteau, coiffait son turban et jugeait. Son humble maison était toujours encombrée par une ribambelle de femmes et de marmots, sa femme, ses filles, ses brus et leurs enfants et par un amas de roseaux, de corbeilles en préparation, de paniers pleins de coton, de métiers à filer et à tisser qui chômaient peu. Quant au reis, il cumulait ses fonctions religieuses avec le métier de forgeron qui