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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0225 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 225 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLORATION DE 1893.   '193

côté, s'épanouit en éventail et présente un autre aspect que celui qu'il offre dans la région de Polour. Là, des vallées inhospitalières et sauvages qui se ferment jalousement aux rayons du soleil et se plaisent dans l'ombre et le froid, ici des vallées accueillantes et de belle humeur qui s'ouvrent, larges et joyeuses, hh la lumière et â la chaleur du jour. On ne saurait concevoir de route naturelle plus commode, qui mène en pente plus douce â une altitude égale à celle du Mont-Blanc. En chemin, nous rencontrâmes les premiers chercheurs d'or, revenant de Bokalyk. Les pauvres gens avaient récolté plus de misères que d'or, et ceux mêmes que j'avais vus quelques mois auparavant sur la route de Nia ů Tchertchen pleins d'entrain et de gaieté sous la pluie et la grêle, je les revoyais l'oreille basse et tirant le pied, serrant frileusement les restes pitoyables de leurs vêtements sur leur corps amaigri, et le soleil brillait en vain pour les réchauffer, car. ils n'avaient plus rien dans leur bissac, pas même l'espérance. L'un d'eux, qui était de Kâchgar, n'ayant pas de quoi rentrer chez lui, nous pria de le prendre â notre service. Peu lui importait que la route fût longue et rude, qu'il fallût passer par le Tibet, la Mongolie, la Chine, pourvu que, le tour fait, il pût regagner ses pénates.

A une petite journée de Tokouz davân, nous quittâmes la rivière (le Tchertchen et, laissant dans l'est la route de la mission Pievtsof, nous franchîmes la principale chaîne de l'Altyn tâgh par le col des laveurs d'or (Zarchou davân, 4,780 métres), ainsi nommé parce qu'à quelques lieues au sud se trouve une mine d'or, aujourd'hui abandonnée. La partie roide de cette passe étant très courte, la traversée en est aisée. De là, nous descendîmes sur un premier plateau arrosé par le Toghrou sou, rivière lente et vaseuse, où les ânes s'embourbèrent au point qu'il les fallut décharger et remorquer péniblement. Ce cours d'eau est un affluent de l'Olough sou qui, avec le Mouzlouk sou, le plus gros et le plus oriental des trois, forme le Tchertchen dâria. En face de nous se dressait au-dessus du plateau une énorme chaîne de montagnes, semblable â une muraille à pic crénelée de pics neigeux. Nous ne tardâmes pas à nous rendre compte que cet obstacle menaçant

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