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0230 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 230 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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198   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

puisqu'il les affronte et les brave de son libre choix. Je serai donc bref, en répétant que je réserve les détails géographiques et topographiques à une partie subséquente de cet ouvrage.

Le 25 septembre, notre caravane avait atteint le bassin du Kara mouren dans les premiers massifs de l'Arka teigh, déjà visités par Dutreuil de Rhins,'et le lendemain nous gravîmes, par une pente roide, chargée de plusieurs pieds de neige, la chaîne que notre chef avait cru improprement être la principale du sÿstème. De l'autre côté, nous campâmes parmi une confusion de blocs et de noires lamelles schisteuses, sur le rebord d'une sorte d'entonnoir sombre, dominé par un chaos de montagnes aux figures bizarres qui semblaient comme étónnées de nous voir. La nuit, nous éprouvâmes un froid de 30 degrés et perdîmes deux chevaux. C'était un beau début, un exorde ex abrupto_ d'une rude éloquence ; mais notre parti était pris, notre résolution fixée d'avance et nos oreilles fermées â tout argument contraire. Le 27, nous arrivâmes au bord et non loin de la source de la branche la, plus importante et la plus méridionale du Kara mouren. Les origines de cette rivière étaient dés lors complètement reconnues. Sa vallée, haute de 5,200 mètres, large .de trois kilomètres, au fond uni comme un plancher, est, ainsi que les autres vallées de l'Arka tàgh, de nature schisteuse, absolument aride et déserte pas une touffe d'herbe, pas une trace d'animal,' pas un vol d'oiseau, rien qu'un peu d'eau qui court, agile et claire, sur les galets plats. Près de nous, à notre gauche, se dressait une masse colossale de neige et de glace, puissamment établie sur sa vaste base, élançant à 7,360 métres son pic le plus élevé. C'est le point culminant non seulement de la chaîne, mais probablement aussi (le toute la région entre le Turkestan et l'Himalaya. Longtemps .il nous apparut, décroissant lentement å l'horizon derrière nous : à 160 kilomètres au sud nous apercevions distinctement encore' sa pyramide de cristal, qui semblait trôner dans sa majesté immuable sur le peuple nombreux des monts.

Le prochain jour de marche nous conduisit au sommet d'un col de 5,550 mètres sur la ligne de faîte de l'Arka tâgh. Ce ne fut point sans