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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0233 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 233 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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EXPLOßA't'ION DE 1893.   201

dos de cheval. Il avait gardé une vive reconnaissance pour l'animal qui lui avait, rendu ce service et c'était une chose curieuse que de voir la familiarité et la bonne intelligence qui régnaient entre les deux bêtes. Par une généralisation singulière, le chien avait étendu son affection non seulement à tous les chevaux, même n'appartenant pas å notre caravane, mais aussi à tous les quadrupèdes, y compris les chameaux. Il ne pouvait voir un de ces animaux sans aller lui lécher amicalement le museau, ce qui lui valut d'assez dures rebuffades de la part des grincheux. Il avait un compagnon en la personne d'un chien asiatique, propriété de l'un de nos hommes. Ce dernier animal n'avait rien de l'affectueuse gaîté de son confrère ; quoique bien traité de nous, il était sauvage et triste, lourd et indifférent tout ce qui n'était pas sa pistée. Lorsqu'il vit le chameau gisant sur le sol, il réfléchit, en véritable asiatique qu'il était, qu'il yOE avait là pour longtemps une riche curée pour lui, qu'il n'était plus nécessaire de suivre ces fous qui allaient sans cesse par monts et par vaux; il s'installa donc auprès du cadavre et il fut impossible de l'en faire démarrer. Son compagnon, au contraire, nous suivit, sans que nous eussions pour cela besoin de l'appeler. Tels hommes, tels chiens.

Le 3 octobre, nous campâmes sur le môme plateau dans le creux d'un petit vallon, qui était comme un sourire de cette upre nature. Il était complètement tapissé d'une herbe très courte, mais presque verte; un filet d'eau claire coulait dans le fond, le sommet des pentes blondissait sous les: rayons du soleil déjà déclinant, le ciel, légèrement pâli, était imprégné d'une lumière très pure et très douce. Troublées par notre arrivée, deux antilopes, fauves et souples, se levèrent devant nous, traversèrent vivement la combe et disparurent en quelques bonds. Ce n'était pas le paradis terrestre, cependant il suffit de ce relâchement momentané dans l'austérité du monde extérieur pour donner ů nos hommes plus de coeur ů l'ouvrage. L'un d'eux essaya une chanson ; un lièvre voisin, effrayé de ce vacarme nouveau, se précipita hors de son trou et en un clin d'oeil escalada la colline.

Le lendemain, nous gravîmes par un assez rude ravin la chaîne

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