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0234 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 234 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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202   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

qui limite le plateau au sud. Sur la crête tourmentée de ces montagnes, la neige était épaisse et le vent la soulevait en tourbillons. En descendant par une ravine étroite dont le fond était occupé par un ruisseau gelé, nous faillîmes étre arrêtés par une cascade de glace haute d'un métre, tombant å pic sur une pente glacée. Des chevaux d'Europe se fussent cassé le cou, je crois; les nôtres sautèrent sans accident. Quand ce fut le tour des chameaux, il nous parut un instant qu'il faudrait chercher un autre chemin pour eux, d'autant plus que les rochers étaient extrêmement resserrés. Toutefois, vérification faite, l'espace se trouva être assez large, et après une demi-heure d'efforts, nous réussîmes å faire franchir le pas agi premier d'entre ces animaux. Les autres suivirent, aussi heureux, sauf un seul qui se brisa la jambe. Quant aux ânes, nous dûmes les porter.

Le soir, nous plantions notre tente sur la rive d'un lac étroit, mais allongeant fort loin dans l'est sa nappe d'un bleu foncé éclatant entre des montagnes d'un rouge vif. L'aspect était étrange et saisissant. Au delà s'étend une série de larges plissements montagneux qui, s'élevant graduellement les uns au-dessus des autres, forment une chaîne s'abaissant brusquement au sud sur une autre vallée lacustre où nous arrivàmes le 7 octobre. Puis des collines et (les lacs, avec 0 et là une ou deux montagnes en forme de cônes, d'anciens volcans peut-être.

Le 10 octobre, nous franchîmes une grande chaîne sur la pente méridionale de laquelle nous .vîmes pour la première fois trois pierres noircies par le feu, restes (l'un campement (le chasseurs tibétains, sans nul doute. Plus bas, au bord d'un torrent, dans un vallon étroit, qui formait comme un golfe de la grande vallée, vallon gazonné, accidenté de gros rochers sculptés avec une jolie fantaisie par la nature et disposés å souhait pour le plaisir et l'émerveillement des yeux, s'élevait une borne avec l'inscription inévitable : « Om mani padmé houm ! » et auprès, sur la pente, selon la coutume tibétaine, un petit enclos de pierres sèches, un foyer, des crottes de brebis. Ces vestiges d'un campement de pasteurs nous donna å réfléchir ; car si nous rencontrions