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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0236 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 236 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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204   MISSION SCIENTIFIQUE- DANS LA HAUTE ASIE.

avions franchi le Zarchou davân, fut plus terrible encore pendant les deux jours que dura le passage de cette chaîne. L'infernale tempête jamais lassée

La bufera infernal, the mai non resta

se ruait par l'espace, furieuse, acharnée, pleine de hurlements farouches, avec, par moments, des redoublements enragés, comme si elle eût voulu ployer les cimes impassibles des monts. Le soleil brillait dans le ciel, versant largement sa lumière inobscurcie; mais pas tin de ses rayons de chaleur ne venait jusqu'à nous : l'ouragan les emportait tous et nous enfonçait dans la chair à travers nos fourrures des aiguillons de glace. Les chevaux, qui prêtaient le flanc â ce torrent d'air auquel ils résistaient difficilement, étaient étranges à voir avec leur corps penché à droite contre le vent, leur tête tournée à gauche pour pouvoir respirer, leur queue et leur crinière rejetées horizontalement du même côté. C'était une dure besogne que de relever une route et faire des tours d'horizon par un pareil vent et Dutreuil de Rhins n'oublia jamais le'supplice que lui faisaient subir les tentatives d'observations astronomiques dans ces conditions. Le 14, nous franchîmes un premier col, puis un second plus élevé qui nous conduisit au coeur même des montagnes de neige. Le 15; nous reprîmes notre marche pour traverser la crête méridionale, la plus haute, comme toujours (5,500). Nos hommes, qu'effrayait ce désert infini de montagnes, étaient pris d'un désir ardent d'en sortir, de voir autre chose. A mesure qu'ils allaient, on les sentait plus impatients de savoir ce qui apparaîtrait derrière cette crête suprême, qui semblait fuir sans cesse devant eux, car, chaque sommet gravi, un autre se dressait en avant. Pourtant, à force (l'avancer, voilà bien enfin la dernière montée; quelques pas encore et l'on découvrirait de lit-haut un horizon nouveau, un pays plus clément, plus humain, peut-être un fleuve sonore coulant flans de verts pâturages, avec, dans un coin, une spirale de fumée. Ils arrivent, ils regardent avidement, et la déception se peint naïvement sur leurs figures. Au loin, jusqu'à