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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0238 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 238 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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206   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

s'amonceler sur le sol. L'atmosphére n'était plus qu'une mer de nuées grises, impénétrable aux yeux. Pendant cinq jours ce temps continua, nous retenant au camp. Ce furent cinq jours d'ennui mortel, oit il nous fallut rester sous la tente étroite et obscure, frileusement enveloppés en des paquets de fourrures et de couvertures, les pieds endoloris (le froid, les moustaches- et la barbe chargées (le glaçons, sans pouvoir faire (lu feu, ni remuer, ni tenir un crayon ou une plume. Les chevaux, gelés par la neige dont ils étaient couverts, grattant vainement la terre pour trouver de l'herbe, rôdaient frissonnants et tristes. Les chameaux, de caractère tout différent, immobiles, couchés en file, étaient patients à la halte comme ů la marche, paraissaient insensibles au vent qui

rebroussait leurs poils, å la neige qui se tassait sur eux,   l'herbe qui
manquait, à la faim qui les amaigrissait, faisaient le môme visage aux maux et aux biens, å la misère et iz l'abondance. La situation, en se prolongeant, n'était pas seulement grosse d'ennuis, elle était grosse de périls. Il était à craindre que les cols ne devinssent impraticables; en tout cas, les animaux dépérissaient sans rendre de services, les hommes étaient las de plus en plus et (le la longueur du voyage et de ce linceul funébre qui se repliait sur eux et de ces frimas qui les pénétraient jusque dans la moelle des os. Parpai demanda son congé. u Donnez-moi, nous dit-il, les deux unes que vous avez condamnés et je me charge de rentrer ů TchertcKen, si long et si rude que soit le chemin. Lorsque M. Bonvalot m'eut renvoyé de Sok (Tibet oriental), j'ai eu quatre-vingt-quatre jours de marche à faire dans des montagnes désertes pour revenir au Turkestan et je m'en suis tres bien tiré. Sans doute j'aurais préféré ne point vous quitter, mais je suffis malade, je ne me sens girls la force d'aller plus loin... Oui, j'ai fait un grand voyage dans ce môme pays avec M. Bonvalot, mais avec lui nous suivions une route fréquentée par les Mongols, où c;ii et là il y avait des traces (le caravanes, les montagnes étaient moins hautes, le vent moins violent, la marche moins pénible... et puis, j'étais moins vieux alors. » Le bon apôtre avait de rentrer à Tchertchen un autre et meilleur motif qu'il ne disait pas. Il y avait connu une jeune femme divorcée qui avait des